Processionnaire du pin
Biologie
Les papillons adultes mesurent de 35 à 40 mm (figure 1). La femelle a un abdomen volumineux, cylindrique avec une partie terminale noire. Ses antennes sont filiformes. Les mâles sont plus petits, avec un abdomen plus étroit présentant un pinceau de poils écailleux à son extrémité. Leurs antennes sont longues et pectinées.
Les papillons émergent en juillet-août au coucher du soleil. Les femelles émettent des phéromones qui attirent les mâles. L'accouplement dure à peu près une heure. Les mâles meurent après l’accouplement et les femelles déposent leurs œufs en manchons brunâtres (2-3 cm) de 150 à 220 œufs en épis de maïs à la base des aiguilles ou autour de petits rameaux. Avant de mourir, la femelle camoufle sa ponte en déposant des écailles abdominales. La femelle peut voler sur plusieurs kilomètres ce qui favorise l’infestation des pinèdes.
Ils éclosent 30 à 45 jours plus tard selon la température (figure 2). L'évolution larvaire se fait en 5 stades marqués par des mues successives.
Mi-novembre, les chenilles tissent sur la partie la plus ensoleillée de l'arbre un nid d'hiver correspondant à une volumineuse bourse de soie (jusqu'à 20 cm de diamètre) qui servira d'accumulateur de chaleur pour les stades L4, L5 durant l'hiver (figure 3 et 4). Le nid comprend deux enveloppes superposées et aucun orifice de sortie. La nuit, les chenilles se faufilent à travers les mailles du tissage pour se nourrir.
Au printemps (de février à mai), le stade L5 forme des processions (figures 5 et 6) de nymphoses très souvent guidées par une chenille qui donnera une femelle. Si la température est inférieure à 10 °C, les chenilles restent immobiles et si elle est supérieure à 22 °C, les chenilles arrivant au sol s'enterrent directement. Entre ces deux températures, elles se déplacent à la recherche des zones les plus chaudes et les plus ensoleillées. Quand les conditions sont remplies, elles s'enterrent pour se nymphoser au sein d'un cocon en une chrysalide qui rentre en diapause.
Les pullulations sont cycliques : à deux ou trois années d’attaques en un endroit donné succède généralement une période de latence pouvant durer plusieurs années.
Les poils urticants produits dès le troisième stade larvaire, et qui restent présents dans les nids d'hiver pendant plusieurs années, peuvent causer des réactions cutanées plus ou moins prononcées au niveau du visage et du cou, des bras et des mains. Ces réactions (démangeaisons et parfois œdèmes) peuvent durer une quinzaine de jours et sont amplifiées par la sueur qui assouplit la peau et facilite la pénétration des poils dans l'épiderme.
Ces poils peuvent aussi, s’ils ne sont pas enlevés très rapidement, engendrer de graves lésions oculaires (cataracte, glaucome...) Leur inhalation peut être source de gênes respiratoires ou de crises d'asthme. Ils peuvent enfin être préjudiciables pour les animaux sauvages, d'élevage et domestiques, notamment les chiens. Le plus souvent, les lésions sont une nécrose de la langue, des œdèmes aux babines et des vomissements.
Même si le cycle biologique est généralement annuel, il existe des gradations des populations de processionnaires sur des intervalles de 7 à 10 ans. La densité des chenilles peut augmenter très rapidement pour atteindre une culmination qui dure 2-3 ans (on assiste à une défoliation très importante des arbres attaqués), puis elle régresse pour atteindre un seuil de latence avant une nouvelle gradation. Ces gradations seraient dues aux cycles combinés de l’activité de divers prédateurs.
Le cèdre peut également être infesté mais rarement.