Monilia laxa et Monilinia fructigena sont des champignons très proches, c'est pourquoi ils sont décrits ensemble dans cette fiche. Ils ne doivent pas être confondus avec Monilia fructicola, espèce aussi très proche de ces deux champignons, qui affecte principalement les Prunus aux Etats-Unis et en Australie, mais qui est absent en Europe et qui est classé comme parasite de quarantaine.

Le mycélium des Monilinia est fortement cloisonné, il est cylindrique et a un diamètre important. Il se développe dans les parties pourries des fruits et sous les écorces mortes. Au niveau des craquelures de la cuticule et de l'épiderme du fruit ou du rameau colonisé, le mycélium se rassemble et forme des stromas conidifères (sporodochies) en forme de coussinets hémisphériques fauves pour M. fructigena ou grisâtres pour M. laxa. Les sporodochies de M. fructigena ont un diamètre de 2 à 3 mm alors que celles de M. laxa sont plus petites et plus fragiles. Elles comprennent un ensemble de conidiophores rudimentaires constitués de chaînes d'articles cellulaires qui se séparent et donnent des conidies unicellulaires et hyalines (macroconidies) (figure 1). Ces conidies sont ovoïdes et leur taille peut varier selon la nature du support et les conditions environnementales (en moyenne : 10-13 X 7-14 µm). Elles se séparent les unes des autres par le sommet grâce à la formation de cloisons transversales à un niveau d'étranglement (arthrospores). Ces conidies sont en forme de tonnelet ovoïde chez M. fructigena.

La forme sexuée (Monilinia) ne s'observe que rarement chez M. laxa et jamais chez M. fructigena, et produit des pézizes (apothécies) de petite taille (4 à 6 mm de diamètre) formées à partir de l'évolution du stroma. Ce sont des coupes pédicellées de couleur brune ou rouge qui sont tapisseés, à l'intérieur, d'asques cylindriques dressés et de paraphyses grêles de même longueur formant l'hyménium. Un asque mesure en moyenne 150 µm sur 8-11 µm et renferme 8 ascospores ellipsoïdes et transparentes de 10-12 µm X 5-7 µm. Ce stade de développement a un rôle négligeable dans le cycle de développement de M. laxa.