Tranzschelia pruni-spinosae

Description du champignon

Jusqu'à il y a quelques années, Tranzschelia pruni-spinosae était décrit en deux variétés différentes, T. pruni-spinosae var. pruni-spinosae et T. pruni-spinosae var. discolor. Maintenant, celles-ci sont considérés comme deux espèces différentes : T. pruni-spinosae et T. discolor. Ces champignons ont pour hôte commun le prunier (Prunus domestica et Prunus spinosa ou prunelier). Cependant T. discolor se développe aussi sur l'abricotier (Prunus armeniaca), le pêcher (Prunus persica) et l'amandier (Prunus dulcis). Les deux espèces ont besoin d'un hôte écidien qui peut être l'anémone des jardins (A. coronaria et A. fulgens) pour T. discolor ou l'anémone sauvage (A. blanda et A. ranunculoides) pour T. pruni-spinosae.

Sur l'anémone, se développent les spermogonies et les écidies (figure 1). Les spermogonies se développent aussi bien sur les deux faces de la feuille que sur le pétiole. Ce sont des ponctuations jaune d'or puis noirâtres situées entre la cuticule et l'épiderme. La partie en contact avec la cuticule est conique et formée de cellules rectangulaires noires juxtaposées. Elles émettent des spermaties en grande quantité, qui sont sphériques, transparentes et de 2 à 3 µm de diamètre. Les écidies se développent préférentiellement sur la face inférieure des feuilles. Chaque écidie correspond au déchirement de l'épiderme provoqué par la différentiation du pseudo-péridium. A maturité, elle ressemble à une petite coupe cylindrique ayant un diamètre compris entre 350 et 520 µm, ourlée par le pseudo-péridium qui se recourbe et forme une collerette blanc nacré finement découpée. A l'intérieur de celle-ci, on observe une masse de filaments sporifères jaune orange. Cette masse correspond à des chaînes courtes d'écidiospores polyédriques ou ovoïde ayant un diamètre compris entre 15 et 28 µm. Les écidiospores ont une membrane finement ciliée recouverte, à leur base, d'une calotte.

Les sores à urédospores se forment presque toujours sur la face inférieure des feuilles des prunus, et sont brun roux clair, leur diamètre étant compris entre 200 et 800 µm. Ils apparaissent à la suite d'un rassemblement de mycélium intercellulaire avec des suçoirs. Ils contiennent les urédospores qui sont de deux types et qui sont toujours accompagnées de paraphyses renflées en massue à leurs sommets et peu colorées (figure 2). Les unes sont ovoïdes ou piriformes (en forme de poire) d'une taille de 22-43 X 13-19 µm, leurs parois sont très épaisses, lisses ou faiblement ponctuées dans la région apicale et le reste de l'urédospore est hérissée d'aiguillons dirigés vers la base. Les autres sont sphériques ou ovales recouvertes de petits aiguillons courts et trapus, elles ont un diamètre variant de 12 à 25 µm. Il y a 3 à 5 pores germinatifs localisés dans la région équatoriale de l'urédospore.

Les téleutospores se forment soit au même endroit que les urédospores (sores mixtes), soit dans des sores séparés qui forment des amas punctiformes de 1 mm de diamètre, roux violacé ou roux noirâtre (figure 3) suivant l'état de maturité et finissent par être pulvérulents. Ces sores peuvent se développer sur les feuilles jaunissantes encore attachées à l'arbre, mais plus fréquemment sur les feuilles tombées au sol qui ne sont pas encore en voie de décomposition. Les téleutospores naissent réunies sur un pédicelle commun et elles ont deux loges qui ont des formes et des dimensions différentes suivant la sous-espèce du champignon. Pour T. pruni-spinosae, les deux loges sont comparables alors que pour T. discolor (figure 4), la loge supérieure est plus grande et la paroi est plus épaisse, verruqueuse et plus colorée que la loge inférieure. De manière générale une téleutospore mesure 30-45 x 18-25 µm. Chaque loge est une probaside qui germe pour donner une baside longue et cylindrique qui se divisera en quatre articles portant chacun une basidiospore.