Résistance variétale
Des variétés résistantes sont cultivées depuis de très nombreuses années en Europe ; elles existaient déjà avant l'arrivée des souches nécrotiques de virus Y de la pomme de terre (Potato virus Y, PVY) (PVY-N), à la fin des années quarante. Parmi les variétés traditionnelles, on peut citer : Geudertheimer, Paraguay, Mont-Calme jaune... A cette époque, face à la gravité des souches nécrotiques, en particulier sur les tabacs de type Virginie, des travaux de sélection ont été entrepris. Le génotype Virgin A mutant (VAM), obtenu par irradiation aux rayons X de Virgin A, manifesta une bonne résistance vis-à-vis des ces souches. Par la suite, d'autres génotypes résistants furent créés ; ils servirent ultérieurement de géniteurs de résistance dans de nombreux pays. C'est le cas notamment de SCR (Aurea), de Perevi, de Polalta et d'Havana II C.
En fait, de nombreux programmes d'introduction de la résistance au PVY chez le tabac conduits de par le monde, ont utilisé essentiellement soit le fond européen de cultivars résistants, (Paraguay, Alta, SCR, Perevi), soit VAM. De plus, toutes ces résistances semblent gouvernées par un gène récessif situé au même locus (certainement le gène "va"), qui dispose de formes alléliques différentes comme l'ont révélés plusieurs tests d'allélisme..
La stratégie de sélection mise en oeuvre pour contrôler le PVY doit désormais intégrer l'existence de la souche VAM-B américaine et des souches européennes ou sud-américaines qui révèlent une agressivité comparable vis-à-vis du gène "va". Pour cela, une autre source de résistance au PVY a été obtenue aux USA par androgénèse in vitro, à partir du cultivar sensible Mac Nair 944. Le variant créé (NC TG52) possède un gène semi-dominant nommé VR, conférant une résistance à la nécrose. Celle-ci est seulement efficace à l'encontre de quelques souches de PVY et spécialement à l'égard de la souche VAM-B. Malheureusement, de nombreuses souches présentes au moins en Europe induisent de graves nécroses sur ce génotype. Aussi, cette stratégie apparaît difficilement applicable sur le "vieux continent".
Des travaux sont en cours afin d'utiliser la résistance de Nicotiana africana, qui est gouvernée par un gène dominant. Elle devrait normalement permettre de contrôler toutes les souches de PVY. Pour le moment, l'introduction de cette résistance dans Nicotiana tabacum pose de gros problèmes liés aux faibles fréquences d'appariement entre les chromosomes des deux génomes. D'autres espèces de Nicotiana sont aussi résistantes au PVY et donc utilisables comme sources de résistance.