Plusieurs Colletotrichum peuvent être associés à l'anthracnose de la tomate dans le monde. C. coccodes, qui est l'espèce la plus fréquente sur fruits, a déjà été décrite précédemment sur racines, responsable de l'altération du cortex notamment (voir le chapitre Altérations des racines). D'autres espèces sont également observées sur des tomates présentant des symptômes d'anthracnose : C. gloeosporioides (Penz) Penz. & Sacc., C. dematium (Pers) Grove. L'anthracnose occasionne des pertes conséquentes dans de nombreuses zones de production. Ses dégâts se manifestent essentiellement sur les fruits matures produits en plein champ, et parfois en postrécolte. Cette maladie parasitaire est fréquente en France, aussi bien dans les cultures industrielles de tomate de plein champ récoltées mécaniquement que dans les jardins d'amateurs.
 

Les premiers symptômes apparaissent plutôt sur des fruits mûrs sous la forme de petites lésions brun clair qui évoluent en taches circulaires, légèrement déprimées et humides, réparties au hasard (figure 1). Ces lésions s'étendent, se creusent progressivement et s'assombrissent. La chair sous-jacente prend une teinte plus claire et une texture granuleuse (figure 2). Le centre des lésions évoluées prend une teinte brunâtre et des ponctuations noires apparaissent, qui correspondent aux microsclérotes produits par ces champignons (figure 3). La cuticule des fruits reste intacte ; elle peut se couvrir de petites masses de spores muqueuses, couleur saumon, en conditions climatiques humides. Signalons que plusieurs taches présentes sur les fruits peuvent confluer et entraîner une large pourriture.
 

L'évolution plutôt lente des taches et la présence des microsclérotes et des acervules sur ces dernières (figure 4) permettent d'identifier facilement cette mycose.

Pour des informations complémentaires sur ce champignon, vous pouvez consulter la fiche Colletotrichum coccodes.