Depuis de nombreuses années, les producteurs de tomates, de plein champ et d'abris, observent ponctuellement sur leurs plantes l'apparition des taches foliaires tout à fait assimilables avec celles provoquées par A. tomatophila : taches d'abord sombres, qui ne tardent pas à brunir et à se nécroser. Elles présentent en outre des motifs concentriques et un halo chlorotique plus ou moins marqué (figures 1 à 3). Toutefois, contrairement à l'alternariose et aux autres maladies foliaires comparables, les tiges et les fruits ne présentent pas de symptômes. Autre élément surprenant, ces taches apparaissent toujours au même moment dans plusieurs cultures situées dans une même zone de production, cultures parfois éloignées de plusieurs kilomètres et aux contextes agronomiques différents. Dans une parcelle affectée, de très nombreuses plantes et folioles sont touchées. Signalons que des investigations de laboratoire n'ont pas permis d'y associer la présence d'un micro-organisme pathogène.
 

Ce contexte pathologique est assez caractéristique d'une problématique non parasitaire ayant une séquence dans le temps limitée et une répartition dans l'espace au contraire beaucoup plus étendue. Diverses investigations ont eu lieu afin de répondre à plusieurs hypothèses envisagées (problème climatique, dégâts liés à une pollution…) ; elles n'ont pas permis de trouver la cause de cette affection physiologique.
 

Notons tout de même que ces taches et leurs modalités d'apparition rappellent quelque peu une affection survenant sur tabac et nommée « taches de sécheresse » (drought ou drought spot). Sur cette solanacée, on constate parfois la présence de nécroses brunâtres internervaires sur les feuilles basses de nombreuses plantes. Elles se manifestent souvent au même moment dans plusieurs parcelles situées dans une même zone de production. Leur origine, encore mal connue, serait due à une rupture très passagère de l'alimentation en eau des plantes, qui se répercuterait immédiatement sur les feuilles par leur dessèchement partiel.
 

Ces informations, si elles n'apportent pas de solution (il n'en existe pas à l'heure actuelle), ont pour but de vous épargner des traitements fongicides inutiles, notamment anti-alternariose.