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Méthodes de protection

- En cours de culture

En pépinière, il est nécessaire de limiter les irrigations si elles ont été trop abondantes et de favoriser au maximum l'aération des abris. Il est aussi urgent d'imprégner l'ensemble du substrat d'une solution fongicide anti-oomycètes. Les plantules malades et celles à proximité doivent être éliminées (consulter les mesures d'hygiènes et de désinfections préconisées).

En cours de culture et à la suite d'attaques racinaires, les interventions phytosanitaires sont différentes en fonction du contexte :
- en sol, en général peu de plantes sont touchées et aucun traitement, n’est à appliquer ;
- en hors sol, des fongicides peuvent être apportés dans la solution nutritive. Les doses choisies doivent être plus faibles afin d'éviter les phytotoxicités.

Les attaques foliaires sont normalement bien maîtrisées par les traitements foliaires anti-mildiou.

La gamme de  fongicides* utilisables pour combattre les oomycètes varie selon le type de salade et  l'organe ciblé (tableau ci-dessous).
 

Types de salade et mode d'action
(nous vous invitons à consulter vivement
le lien e-phy* correspondant)
Matières actives homologuées actuellement en France

Chicorée witloof - Production de chicons
Pythium spp. (pulvérisation du collet)
- propamocarb HCl, seul ou associé au fosetyl-aluminium

Chicorée witloof - Production de racines
Phytophthora spp.
- fosetyl-aluminium

Laitue
Fonte des semis
- propamocarb HCl +  fosetyl-aluminium


 
Il y a lieu de maîtriser aussi le climat de la serre afin d'éviter les excès d'humidité. Pour cela, les abris seront bien aérés. On favorisera un bon ressuyage du sol après les irrigations par aspersion et les pluies en plein champ. On maintiendra une fertilisation équilibrée et on évitera de stresser les plantes. Les plantes malades et les débris végétaux devront être soigneusement éliminés, en particulier les systèmes racinaires.


- Culture suivante

Il conviendra d'utiliser un substrat sain ou désinfecté pour produire les plants. Dans les pays où les producteurs le fabriquent eux-mêmes, par exemple à partir de sable, de terre récupérée, de composts divers, des risques de contaminations existent. Il en sera de même pour les producteurs qui mélangent leur substrat acheté aux ingrédients précédemment cités. Les mottes ne seront pas posées à même le sol, surtout s'il n'a pas été désinfecté. Il sera préférable de les placer sur un film plastique ou des tablettes. Dans les sols contaminés non désinfectés, la couche à semis pourra être imbibée préventivement par une solution fongicide anti-oomycètes. En France, on préconise d'incorporer aux terreaux du propamocarb HCl ou d'en imbiber les mottes. Cette dernière option peut faire intervenir du cryptonol. Les mesures d'hygiène préconisées en pépinière pourront être mises en oeuvre.

Dans certains sols particulièrement affectés, une désinfection avec un fumigant sera envisagée. Ceux qui sont classiquement employés (propamocarbe, dazomet, metam sodium appliqué seul ou associé au dimethyl polysiloxane)  (e-phy) sont efficaces à l'égard des Pythium spp.. Il en est de même pour la vapeur. Dans les zones de production où elle pourra être appliquée, une désinfection solaire du sol (solarisation) sera réalisée. Des résultats assez spectaculaires ont été enregistrés, notamment dans certains pays méditerranéens. Elle consiste à recouvrir le sol à désinfecter, qui aura été au préalable très bien préparé et humidifié, avec un film de polyéthylène de 35 à 50 µm d'épaisseur. Celui-ci sera maintenu en place au moins un mois à une période de l'année très ensoleillée. C'est une méthode économique, à large spectre d’efficacité, qui permet de contrôler les oomycètes.

Les sols lourds et humides seront drainés. Des rotations culturales seront réalisées avec des céréales et des graminées fourragères. On plantera les salades sur des buttes. Cela évitera la rétention d’eau au pied des plantes. La fertilisation devra être équilibrée.

Dans certains pays, les graines sont enrobées par un fongicide anti-oomycètes.

A la plantation, on évitera de mettre en place des plants dans des sols trop humides ou trop froids ; les irrigations réalisées à ce stade de la culture ne devront pas être trop excessives.

En culture hors sol, il faudra se méfier de la qualité sanitaire des eaux d'irrigation qui proviennent de canaux ou de bassins ayant pu être contaminés. Une désinfection de la solution nutritive pourra être envisagée. Des unités "UV basse pression" se sont révélées efficaces à l'égard des Pythium spp. et d'Olpidium virulentus (ex Olpidium brassicae) dans différents pays, en particulier en Belgique, réduisant le niveau des dégâts occasionnés par ces microorganismes. D'autres méthodes sont actuellement mises en oeuvre pour traiter les solutions nutritives recyclées de nombreuses cultures : biofiltration, chloration... Leur spectre d'efficacité est large et intègre plusieurs champignons et notamment les oomycètes.

Il n'existe pas de variété résistante.

Pour information, certains micro-organismes antagonistes ont été expérimentés pour contrôler quelques espèces de Pythium (Coniothyrium minutans, Trichoderma harzianum, Trichoderma koningii, Gliocladium virens, Bacillus subtilis, Enterobacter cloacae, Burkholderia cepacia...). Leur utilisation est déjà effective dans certains pays.


* Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous avons tout de même choisi de vous indiquer dans chaque fiche, le nom de quelques matières actives homologuées au moment de la rédaction de la fiche. Nous essaierons d’actualiser cette liste, au fur et à mesure des retraits et des nouvelles homologations. Malgré cela, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.
Dernière modification : 09/04/2015
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)