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Biologie, épidémiologie

- Conservation, sources d'inoculum

Les Pythium spp. sont capables de vivre à l'état saprophyte aux dépens de la matière organique. Leur faible spécificité parasitaire leur permet d'attaquer un nombre important d'hôtes qui assurent aussi leur multiplication et leur conservation. Phytophthora cryptogea s'attaque à de nombreuses cultures légumières comme le concombre, la tomate, les choux, le céleri, l'asperge, le poivron Phytophthora porri possède un spectre d'hôtes plus limité aux Allium, au chou blanc et à la carotte. Ils se maintiennent dans le sol grâce à des structures de résistance, comme les oospores, les chlamydospores et, à un moindre degré, les sporanges (figures 1 à 4). Chez certaines espèces, les oospores peuvent se conserver de deux à douze années (figures 5 et 6). Les formes de conservation de ces champignons sont stimulées par les exsudats émis par les graines ou les racines. Elles produisent soit un tube germinatif, soit des zoospores.


- Pénétration, invasion

Ces champignons pénètrent directement dans les tissus épidermiques ou passent par l'intermédiaire de blessures. Ils envahissent rapidement les tissus, grâce à l'action conjuguée de diverses enzymes pectinolytiques et cellulolytiques et progressent entre et dans les cellules (figure 7). Des sporanges, des oospores se forment à l'intérieur des tissus ou à leur surface.


- Dissémination

Les oomycètes sont parfaitement adaptées à la vie dans la phase aqueuse des sols et dans la solution nutritive des cultures hors sol. L'eau assure en grande partie leur dissémination grâce à leurs nombreuses zoospores flagellées produites par les sporanges. Elle est aussi favorisée par certains substrats, et par les plants. Dans les pépinières où la densité des plantules est importante, les Pythium spp. se transmettent de plante à plante au cours de la progression dans le sol du mycélium. Des disséminations aériennes sont parfois possibles à la suite d'éclaboussures survenues au cours d'irrigations par aspersion ou de fortes pluies.


- Conditions favorables à leur développement

Il faut savoir que les oomycètes n'ont pas toutes le même pouvoir pathogène. Par ailleurs, elles ont besoin de conditions particulières pour infecter les plantes :
- la présence d'eau est presque toujours indispensable. Une forte humidité du sol, des échanges gazeux réduits constituent un avantage écologique pour ces champignons, au détriment d'autres champignons et micro-organismes parfois compétiteurs pour la matière organique du sol ;
- la température influence différemment le comportement de ces champignons. Il existe des espèces qui apprécient les sols froids, aux températures voisines de 15°C, comme Pythium ultimum (températures : optimum 15-20°C, mini 2°C, maxi 42°C), d'autres ont des optima thermiques plus élevés. C'est notamment le cas de Pythium aphanidermatum (températures : optimum 26-30°C, mini 5°C, maxi 41°C), qui se rencontre plutôt dans les zones chaudes tropicales et en cultures hors sol ;
- la réceptivité de l'hôte n'est pas constante tout au long de sa vie. Les jeunes plantules, les tissus succulents, sont très sensibles. Par la suite, les plantes adultes peuvent le devenir, essentiellement lorsqu'elles subissent divers stress climatiques ou agronomiques. Ce sont surtout les radicelles nourricières qui sont affectées. C'est le cas parfois dans les cultures hors sol.

Certaines intéractions défavorables aux salades entre des Pythium spp. et des nématodes phytophages (Meloidogyne hapla, Pratylenchus crenatus) ont été observées.

Dernière modification : 01/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 6
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