Gestion de la fertilisation
L’optimisation de la fertilisation est essentielle actuellement pour concilier productivité et protection de l’environnement. Le raisonnement repose sur des bilans intégrant les besoins des arbres et la contribution du sol pour définir les quantités de fertilisants à apporter. L’utilisation de diagnostics foliaires (en cours de saison) et parfois d’analyses de rameaux (période hivernale), en complément d’une observation de la vigueur du verger, permet d’ajuster les préconisations de fertilisation aux besoins de chaque situation (se référer aux recommandations régionales).
La fertilisation azotée, en jouant sur la composition biochimique des organes (teneur en sucres et en acides aminés…) et sur le nombre d’organes végétatifs en croissance active, va jouer sur l’attractivité de la plante pour certains bio-agresseurs.
Un excès de vigueur lié à une fertilisation excessive favorise le développement de certains bio-agresseurs, notamment les insectes piqueurs-suceurs (ex : pucerons) ou les acariens (ex : acarien rouge, Panonychus ulmi). Des études récentes réalisées sur le pêcher ont permis d’établir la courbe de réponse entre une augmentation du statut azoté des pousses et le développement des colonies de puceron vert Myzus persicae. Le chancre européen sur pommier est également favorisé par les excès de fertilisation, notamment d’azote ammoniacal.
La fertilisation azotée, en augmentant les rythmes de croissance des organes, peut aussi interférer avec le développement de certaines maladies. Par exemple, l’accélération de la dynamique de croissance des organes augmente le nombre de jeunes feuilles très sensibles aux contaminations par la tavelure, Venturia inaequalis, ce qui peut conduire à augmenter la fréquence de la lutte chimique pour protéger les feuilles nouvellement émises depuis la précédente application.