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Fiche 3 - Contrôle cultural

 Méthodes culturales

 

 

Principe du contrôle cultural

 

 

Le contrôle cultural correspond à un ensemble de techniques culturales qui n’appartiennent pas directement au domaine de la protection des plantes, mais qui peuvent contribuer à limiter l’apparition et le développement des bio-agresseurs et/ou fournir à la culture les moyens de se défendre. Ce sont donc essentiellement des méthodes préventives qui s’inscrivent dans un raisonnement agronomique global de la gestion de la parcelle, voire de l’exploitation, et qui reposent sur la combinaison de techniques ayant surtout une efficacité partielle vis-à-vis des bio-agresseurs.

 

Par convention, on regroupe sous le terme contrôle cultural tous les leviers autres que le contrôle génétique, la lutte physique, la lutte biologique, la lutte biotechnique, la lutte chimique et les produits divers. Le contrôle cultural intègre donc les interventions contribuant aux « bonnes pratiques agronomiques (BPA) », mais aussi des mesures de prophylaxie générales Fiche technique n° 1 « Prophylaxie ».

 

En production fruitière, la gestion de l’irrigation, de la fertilisation et de la conduite architecturale des arbres (taille d’hiver, taille en vert, forme fruitière…), en interaction avec la gestion de la charge en fruits, impactent fortement la vigueur des arbres, ce qui influence le développement des bio-agresseurs par la modification du microclimat (aération, durée d’humectation, éclairement) au sein de la frondaison et par la dynamique de croissance des organes modulant les périodes de sensibilité ou d’appétence selon le stade de développement. La conduite des arbres modifie également la répartition des organes dans l’espace, ce qui peut influencer le développement de certains ravageurs (puceron cendré…) ou la propagation des maladies. Enfin, ces techniques influencent la composition biochimique des organes des arbres (ex. teneurs en azote et acides aminés, sucres, composés organiques volatils, composés phénoliques…) et les propriétés mécaniques liées à l’état hydrique (turgescence) des organes avec des effets directs possibles sur le développement des bio-agresseurs via des processus complexes (stimuli chimiques intervenant dans les phénomènes d’attractivité et de répulsion, appréciation de la qualité alimentaire lors de la prise de nourriture…).

 

Si ces méthodes culturales sont souvent mises en œuvre pour optimiser la récolte, en quantité ou qualité (ex. taille en vert pour favoriser la qualité des fruits via leur éclairement), leurs effets sur les bio-agresseurs sont souvent difficilement quantifiables et, de ce fait, il n’est pas facile de prédire leur contribution effective à la réduction des pesticides. Malgré cela, leur importance pour moduler la « sensibilité » du verger aux bio-agresseurs est largement confirmée par les observations des producteurs et des techniciens : ceci justifie leur prise en compte dans les bonnes pratiques agronomiques et leur rappel dans tous les cahiers des charges (OILB, chartes PFI, etc.).

 

Dans les systèmes de culture où l’utilisation des produits phytopharmaceutiques est limitée soit par le cahier des charges (mode de production en agriculture biologique, exigences du circuit de commercialisation…), soit par d’autres critères (volonté du producteur, absence de solution de lutte chimique…), l’association cohérente de différentes méthodes culturales doit constituer le socle technique, en interaction avec le choix du matériel végétal, pour réduire la sensibilité du verger aux bio-agresseurs. Dans les systèmes où les marges de manœuvre économiques sont réduites, la conjugaison de toutes ces méthodes culturales peut cependant aboutir à une économie de certaines interventions de la lutte chimique, mais sans qu’il soit possible de les quantifier a priori. Dans toutes les situations, une plus grande prise en compte des interactions méthodes culturales/bio-agresseurs est indispensable dans le contexte de la production intégrée.

 

 

 

 

 

 

Dernière modification : 13/05/2016