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Biologie, épidémiologie

 

  • Conservation, sources d'inoculum

 

Verticillium dahliae, champignon tellurique, ne dispose pas de capacités saprophytiques lui permettant de se maintenir aisément dans le sol. Malgré cela, sa conservation est assurée exclusivement par des fragments mycéliens encore en place dans les débris végétaux, et par ses microsclérotes (figure 1)  le pérennisant plus d'une quinzaine d'années.

Sa grande polyphagie  lui permet d'attaquer de nombreuses plantes hôtes cultivées ou adventices (mauvaises herbes), qui favorisent sa multiplication et sa conservation. Parmi les plantes sensibles citons :
le coton, le fraisier, des arbres fruitiers à noyaux, les solanacées (tomate, tabac, piment-poivron, et surtout pomme de terre et aubergine qui sont particulièrement sensibles). Il est également mentionné sur laitue, radis, navet , olive, abricot, tournesol, artichaut, colza, choux, chou-fleur, menthe, pistache, poivre, mangue, raifort, luzerne,  arachide, niébé, arbres d'ornements et arbres tropicaux... Chez les adventices notons à titre d'exemple Amaranthus viridisXanthium strumarium, Datura sp., Erigeron sp. et la morelle noire. Notons que ce champignon n'induit pas systématiquement des symptômes sur ces hôtes.

 

  • Pénétration et invasion

 

Les contaminations se produisent soit par pénétration directe du mycélium issu des microsclérotes à travers la racine et surtout les poils absorbants, soit à la faveur de diverses blessures racinaires. Par ailleurs, elles peuvent être facilitées par les attaques de nématodes à galles et de Pratylenchus spp. Une fois introduites, les hyphes du champignon gagnent le système vasculaire des plantes. Les vaisseaux du xylème sont progressivement colonisés causant des bouchons et des interférences avec la circulation de l'eau dans la plante. Celle-ci réagit à cet envahissement vasculaire en formant de la gomme ou des thylles qui empêchent la progression du champignon. Ces mécanismes de défense, associé à la colonisation et au colmatage des vaisseaux par le mycélium, contribuent au flétrissement des plantes.


 

  • Sporulation et dissémination

 

V. dahliae produit dans les tissus des microsclérotes (figure 1) à des températures comprises entre 10 et 20°C et de fragiles conidiophores verticillés (figure 2) formant des conidies ovoïdes (figure 3). Les microsclérotes bruns à noirs, à parois épaisses et de forme variable (mesurant de 15 à 100 µm), se retrouvent dans les déchets des cultures infectées et finissent par être libérés dans le sol. La dissémination est possible par le terreau, par le matériel agricole souillé par de la terre contaminée, par les débris végétaux ou directement d'une plante à l'autre par contact racinaire. Les poussières de sol recelant des microsclérotes (figure 1) et/ou des conidies sont disséminées par les courants d'air, ainsi que par les éclaboussures d'eau et des insectes telluriques.
Ce champignon a été retrouvé à l'extérieur des semences d'une courge (Cucurbita pepo), permettant sa transmission aux plantules, et donc sa dissémination.

 

  • Conditions favorables à son développement

 

Les Verticillium spp. sont plutôt connues pour apprécier les conditions climatiques froides. En fait, il semble exister un certain nombre de souches présentant des exigences thermiques variables. Leurs optimums thermiques se situeraient entre 20 et 32°C. Cependant, notons que la croissance de V. dahliae est plus forte dans des sols à températures élevées (22 à 27°C).

Les photopériodes courtes et les éclairements faibles sensibilisent les plantes à la maladie. Cette dernière serait plus sévère dans les sols neutres à alcalins, mais aussi lors de périodes de froid stressant les plantes. La monoculture de plantes sensibles ou des rotations trop courtes ou mal choisies contribuent à augmenter son incidence dans certaines parcelles.

Dernière modification : 30/08/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Verticillium3
Figure 1
Verticillium1
Figure 2
Verticillium2
Figure 3