Coulure des fruits
Cette maladie non parasitaire est liée à une mauvaise fécondation des fruits des Cucurbitacées dont la durée de vie des fleurs est parfois très courtes. En effet, chez la courgette (figure 1), le melon, la pastèque et les variétés monoïques de concombre et d'autres cucurbitacées, les fleurs femelles doivent être pollinisées rapidement pour pouvoir se développer en fruits.
Si ce n'est pas le cas, les "ébauches" de fruits jauniront et se nécroseront (figure 2).
Ce symptôme ne doit pas être confondu avec celui associé à la nécrose apicale. Ajoutons que les défauts de nouaison peuvent aussi se manifester sous d'autres formes : chute de fleurs, et déformations des fruits : en forme de massue, avec placenta apparent (figures 3 et 4), et/ou tordus.(figure 5)
Enfin, lors de périodes humides, les fleurs de courgette ont tendance à rester collées aux jeunes fruits, ce qui augment les risques de leur colonisation par divers champignons opportunistes appréciant ces bases nutritives, comme Botrytis cinerea, Rhizopus stolonifer, Choanephora cucurbitarum en zone tropicale.
Plusieurs causes peuvent expliquer la coulure des fruits :
- l'absence ou l'insuffisance de pollen lié à un nombre limité de fleurs mâles. En effet, leur nombre varie au cours du cycle de production (alors qu'il est pratiquement nul au tout début de la floraison), et en fonction des variétés.
- des conditions climatiques peu propices à l'activité des insectes pollinisateurs (températures trop basses, hygrométrie élevée, manque de luminosité, temps couvert et pluvieux, vent violent...).
De plus, les plantes trop chargés en fruits, dont le système racinaire est plus ou moins endommagé, peuvent présenter plus de coulures de fruits.
Afin de limiter au maximum l'expression de coulure dans les cultures de Cucurbitacées, on peut préconiser :
- bien aérer les abris afin de réduire l'hygrométrie qiu réduit parfois la capacité germinative des grains de pollen ;
- de ne pas trop blanchir les abris plastique afin d'assurer une relativement bonne luminosité ;
- protéger les cultures du vent par des haies, ou produire sous abris ;
- d'assurer le cas échéant un développement parthénocarpique des fruits en pulvérisant des substances de croissance. Les fruits se développent alors en absence de fécondation. Par exemple, les courgettes ainsi obtenues seront souvent pointues, pas ou mal commercialisables. Des variétés parthénocarpiques sont maintenant disponibles ;
- éliminer les fruits avortés afin d'éviter que Botrytis cinerea ou les deux autres champignons précédemment signalés s'y installent secondairement. Par la suite, les fruits pourris et recouverts de moisissure grise ou autres pourront représenter des sources d'inoculum non négligeables.
* La coulure est caractérisée par la non-fécondation des fleurs (qui chutent par la suite) ou par un arrêt extrêmement précoce du développement des jeunes fruits (qui se ratatinent ultérieurement).