Argenture des courges
(silvering)
Ce désordre physiologique est induit par lactivité parasitaire des nymphes et des adultes de l'aleurode Bemisia tabaci (Genn.) biotype B, également connu sous le nom de B. argentifolii Bellows & Perring (figure 1). Dautres biotypes d'aleurodes ont été associés localement à ce désordre sur Cucurbitacées (Océan Indien et Afrique). Cette maladie (à ne pas confondre avec les macules physiologiques) a été observée dans les années 1960 en Israël, et dans les années 1980 dans le sud des Etats-Unis (Floride) et au Moyent-Orient. Elle a accompagné l'extension de cette aleurode dans le monde et se manifeste maintenant dans de nombreux pays. Elle a été observée pour la première fois en France au debut des années 1990.
Le comportement alimentaires des aleurodes et la production d'une toxine est à l'origine des décolorations foliaires observées (figures 2 et 3). Les nervures d'abord (figure 4), puis les autres parties du limbe jaunissent et prennent une teinte argentée progressivement (figure 5). Rapidement de larges secteurs foliaires, puis des feuilles entières montrent une couleur argent (figure 6). Notons, que l'aspect de la face inférieure des feuilles reste inchangé. En situation de forte expression d'argenture, la couleur des fruits est altérée ; ils sont plus clairs, de piètre qualité, et les rendements sont réduits.
Les 3 principales espèces de Cucurbita cultivées peuvent présenter des symptômes dargenture : C. pepo, C. maxima et C. moschata, mais aussi des espèces sauvages comme C. ecuadorensis et C. martinezii. Néanmoins, des différences de sensibilité à l argenture ont été observés chez les espèces de Cucurbita. Le concombre, le melon et la pastèque ne sont pas affectés.
Rappelons que B. argentifolii est un ravageur très destructeur sattaquant à de nombreuses cultures situées en plein champ surtout dans les régions tropicales et subtropicales du monde, mais aussi sous serre. Les fortes infestations d'aleurodes et les activités alimentaires de cet insecte ont des répercutions sur les processus physiologiques des plantes parasitées, réduisant la transpiration, la photosynthèse, et leur croissance. A cela il convient dajouter son influence sur le développement de la fumagine (altérant la photosynthèse et les produits commercialisés), mais aussi son rôle en tant que vecteur de plusieurs dizaines de virus plus ou moins redoutables dans différentes régions du monde.
La maîtrise de cette problématique passe par le contrôle des populations d'aleurodes. Si elles sont matrisées, les nouvelles feuilles formées seront normales, tandis que les feuilles affectées le resteront. Soulignons que certaines variétés de courgettes sont résistance à l'argenture.