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Biologie, épidémiologie

  • Conservation, source d'inoculum 

Les formes de conservation de Podosphaera xanthi et Golovinomyces cichoracearum sont encore plutôt mal connues. Certains auteurs ont incriminé leurs cléistothèces (périthèces peu élaborés et sans ostiole assurant leur reproduction sexuée et à l'origine de leur variabilité génétique) (figures 1 à 3), mais leur capacité à pérenniser la maladie d'une année à l'autre n'a pas encore été démontrée clairement. De plus, n'oublions pas que ces structures ne sont que très rarement observées sur le terrain, ce qui tend à infirmer cette hypothèse.

Leur conservation sous leur forme conidienne (Oïdium) (figures 4 à 7) et sur des hôtes alternatifs semble l'option la plus crédible. Elle pourrait s'effectuer soit sur des cultures de Cucurbitacées tardives et précoces assurant le relais, soit sur des adventices pouvant héberger l'un ou l'autre des 2 champignons, et ainsi assurer leur pérennisation. Par exemple, G. cichoracearum est très polyphage. Il est capable d'attaquer un très grand nombre d'hôtes, plus de 200 espèces appartenant à 25 familles différentes. En fait, cette espèce renfermerait des formes plus ou moins spécialisées infectant des gammes de plantes différentes.

Dans les serres, les conidies peuvent aussi survivre de courtes périodes à la surface de différents supports (parois des serres, chéneaux) et infecter les nouvelles cultures, notamment de concombre, mises en place trop rapidement à la suite des précédentes. Notons que les conidies ne survivent que quelques heures.

  • Pénétration, invasion

Quelque soit le mode de conservation de ces champignons ectoparasites obligatoires, des ascospores ou des conidies sont à l'origine des contaminations primaires. Celles-ci, une fois au contact de leur hôte, germent rapidement en deux heures si les conditions environnantes leur sont propices (18 à 25°C, 95 à 98 % d'humidité relative dans le cas de G. cichoracearum). Elles peuvent germer à une hygrométrie relative de 50 % ou moins, mais l'incidence de l'infection s'accroît avec l'hygrométrie. Notons que la germination des conidies de P. xanthi nécessiterait la présence de rosée. Une fois germées, les spores forment un appressorium qui assure leur fixation. Des hyphes mycéliens se développent par la suite qui pénètrent localement et directement les cellules épidermiques, générant des structures spécialisées : des haustoria. Ces dernières jouent le rôle de suçoirs permettant le prélèvement des éléments nécessaires à la croissance du mycélium de ces champignons. Par la suite, un réseau mycélien plus ou moins dense s'étend et couvre plus ou moins le limbe.

  • Sporulation et dissémination

Dans les 4 à 7 jours qui suivent les infections par ces champignons, de courts conidiophores se développent sur les hyphes secondaires présents à la surface du limbe et produisent des conidies en chaînes. La sporulation peu être plus ou moins abondante en fonction de l'hôte et des conditions climatiques.

Ces conidies sont très légères et sont donc facilement transportées et disséminées par le vent sur de longues distances (jusqu'à 200 km selon certains auteurs) et, accessoirement, par la pluie ou les irrigations par aspersion, lors d'éclaboussures. Les disséminations sont maximums la nuit, entre minuit et 4 heures du matin. Certains insectes contribueraient à la dispersion locale des conidies, comme les thrips par exemple.

Si les conditions sont propices à la reproduction sexuée, ce qui semble un évènement rare, des cléistothèces se développent au sein du mycélium en plusieurs semaines. A maturité et en présence d'eau, les ascospores sont éjectées et disséminées par les courants d'air.

  • Conditions favorables à leur développement*

Contrairement à beaucoup de champignons parasites des cucurbitacées, les Oïdiums n'ont pas besoin de la présence d'un film d'eau sur les feuilles pour se développer. De plus, au contact de l'eau, les conidies sont plus ou moins altérées, ce qui peut expliquer la stagnation des épidémies durant des périodes pluvieuses.

La température n'est pas un facteur limitant de leur développement qui a lieu entre 10 et 35°C, l'optimum se situant aux alentours de 23-26°C. Leur cycle de développement est relativement court : entre la contamination par les conidies et l'apparition de taches d'oïdium, il peut s'écouler environ 5 à 7 jours. La répartition des deux espèces d'oïdium au cours de l'année, suivant les régions et le type de culture, indique qu'elles ont probablement des exigences climatiques légèrement différentes. G. cichoracearum aurait un développement optimum entre 15 et 26°C sans besoin forcément d'hygrométries très élevées, celui de P. xanthi se situerait entre 15 et 21°C en présence d'humidité. Ces tendances sont parfois à relativiser en fonction des zones de production, des modes de production utilisés.

De plus, notons que l'oïdium apparaît souvent plus grave sur les plantes et les feuilles situées plutôt à l'ombre ou l'intérieur du couvert végétal, en particulier si leur croissance est vigoureuse et sous l'influence de fumures azotées excessives. Les jeunes plantes semblent moins sensibles à cette maladie, ainsi que les tissus sénescents.
La lumière directe et les fortes températures supérieures à 38°C limite le développement de l'oïdium.

*Avertissement : Les résultats des travaux concernant la biologie de ces champignons, et notamment les conditions influençant leur développement, sont probablement entachés d'erreurs. En effet, il n'a pas toujours été facile de différencier ces deux champignons et donc certaines données biologiques n'ont probablement pas toujours été attribuées à la bonne espèce fongique.

Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • V Mayet (INRA)
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Figure 2
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