Ecologie, épidémiologie
- Conservation
Le virus de la mosaïque du concombre (Cucumber mosaic virus, CMV) est présent dans le monde entier. Des souches sont plus adaptées aux climats chauds (méditerranéens ou tropicaux) alors que d'autres se développent mieux en climat plus frais (régions tempérées du nord de l'Europe). Le virus infecte de très nombreuses espèces botaniques (plus de 1000 recensées à ce jour), annuelles ou pérennes, tant cultivées (tomate, poivron, laitue, épinard...) que spontanées (laiteron, pourpier, capselle, morelle, stellaire). Ces dernières, ainsi que certaines cultures hivernales, jouent un rôle très important pour la conservation du virus pendant l'hiver (plantes réservoirs). Elles constituent au printemps les sources de virus, et parfois aussi celles de pucerons vecteurs d'où partiront les épidémies.
- Transmission
Le CMV est transmis selon le mode non persistant par plus d’une soixantaine d’espèces de pucerons. Le puceron-vecteur est capable d'acquérir le virus sur une plante infectée, ou de le transmettre à une plante saine, au cours de piqûres très brèves, de l'ordre de quelques dizaines de secondes, qui sont les piqûres "d'épreuve". Ces dernières permettent à l'insecte de reconnaître si la plante sur laquelle il s'est posé est un hôte favorable à son développement. La transmission est possible immédiatement après l’acquisition, et le puceron reste capable de transmettre la maladie pendant quelques dizaines de minutes, voire quelques heures. Le puceron perd rapidement cette capacité s'il effectue des piqûres d'épreuve ou des piqûres d'alimentation. Mais il peut à nouveau acquérir le virus en effectuant une nouvelle piqûre d’épreuve sur une plante virosée. Parmi les principales espèces vectrices on peut signaler le puceron du melon, Aphis gossypii,et de nombreuses espèces ne se développant pas sur les cucurbitacées, comme le puceron vert du pêcher, Myzus persicae, et A. fabae ou A. craccivora.
La très grande efficacité de ce mode de transmission fait que la maladie peut se propager dans une culture sans que l'on ait observé d'importantes pullulations de pucerons, et ce sont principalement les pucerons visiteurs (ne se développant pas sur les cucurbitacées) qui disséminent les virus transmis selon le mode non persistant.
La possibilité d'une transmission par des débris de racines de plantes malades a été signalée chez le poivron en culture hors sol, en particulier dans des pains de laine de roche ; cela n'a pas encore été confirmé chez les cucurbitacées.
Le CMV ne semble pas transmis par la graine chez le concombre ou le melon. Une transmission par la graine a été signalée chez les courges (en particulier celles produisant des graines sans téguments utilisées pour la production d’huile). L’importance épidémiologique de cette observation n’est pas bien connue. Le CMV peut être transmis par la graine chez certaines plantes adventices comme la stellaire.