• Logo_picleg

Ecologie, épidémiologie



Pour l'instant, le virus de la mosaïque de la courge (SqMV) ne semble pas s'être installé durablement dans les différents bassins de production en France où il a été signalé dans le passé. Il faut toutefois rester vigilant, car ce virus pourrait fort bien s'adapter à notre environnement.

  • Conservation

Le SqMV infecte, dans les conditions naturelles, principalement des Cucurbitacées cultivées ou sauvages. Certaines espèces spontanées pérennes (Ecballium elaterium) ou annuelles (Cucumis melo var. agrestis, la forme sauvage du melon) peuvent constituer des réservoirs de virus entre deux cultures. Mais le moyen de conservation le plus efficace du virus est sans doute la graine qui le pérennise et le dissémine (voir ci-dessous).

En conditions expérimentales, le SqMV peut infecter plusieurs espèces n''appartenant pas aux Cucurbitacées : pois, Chenopodium album et C. murale. En outre, ces deux dernières espèces transmettent le virus par la graine, ce qui pourrait permettre son maintien dans l'environnement en l'absence de vecteur et de culture sensible.

  • Transmission

Le SqMV est transmis par de nombreuses espèces de coléoptères phytophages dont Acalymma trivittata et Diabrotica undecimpunctata (Chrysomélidées), Epilachna chrysomelina (Coccinélidées) ou d'orthoptères (Malanoplus differentialis). Les insectes se contaminent les pièces mandibulaires en mangeant les feuilles de plantes malades (une période d'acquisition de 5 minutes suffit), puis transmettent le virus en se nourrissant sur les feuilles de plantes saines. Les vecteurs peuvent rester capables de transmettre le virus pendant 1 à 3 semaines.

Le mode de dissémination le plus efficace et le plus dangereux du SqMV est la transmission par les graines (figures 1 à 3). En effet, ce virus et certains de ses vecteurs sont présents dans de nombreuses zones de production de semences. C'est le commerce de celles-ci qui a probablement permis sa dissémination dans de nombreux pays, y compris des pays où l'on ne trouve pas les insectes vecteurs, comme la France ou le Canada. Les taux de transmission par la graine varient selon la souche et l'hôte. Ils peuvent être très élevés et atteindre 94 % chez le melon, toutefois ils sont de l'ordre de 1 à 10% dans les lots commerciaux contaminés. Chez la courgette, ils avoisinent 1 à 5 %. Les taux de transmission peuvent baisser assez fortement en fonction de la durée de conservation des graines.

Très stable, le SqMV peut également être transmis mécaniquement au cours d'opérations de taille ou de récolte, ou par simple frottement des feuilles entre-elles.

Ce virus n'a été signalé en France qu'en relation avec l'utilisation de lots de graines importées contaminées, sa dissémination secondaire  s'effectuant ensuite par transmission mécanique. Aucun des vecteurs connus du virus n'est présent en France. Toutefois, une espèce proche de l'un d'entre eux, Epilachna argus, est rencontrée occasionnellement dans le Midi sur E. elaterium. Si le SqMV devait devenir plus fréquent, et si E. argus se confirmait être vecteur, ce dernier pourrait jouer un rôle dans l'épidémiologie du virus, en particulier, en le transmettant à des plantes réservoirs, comme E. elaterium, sur laquelle cet insecte se développe.

Dernière modification : 20/08/2018
  • Auteur :
  • H Lecoq (INRA)
SqMV_fruit
Figure 1
SqMV7
Figure 2
SqMV8
Figure 3