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Ecologie, épidémiologie

- Conservation, sources de virus

Le virus de la jaunisse occidentale de la betterave (Beet western yellow virus, BWYV) a une gamme d'hôtes extrêmement large puisqu'il peut infecter environ 150 espèces représentant 23 familles botaniques. Les sources potentielles de virus sont donc très nombreuses, aussi bien chez les espèces cultivées que chez les espèces spontanées. La betterave, la blette, l'épinard, tous les types de choux, le colza, le navet, le radis, le soja, le pois, le pois chiche, la fève, quelques cucurbitacées, la pomme de terre... présentent des symptômes plus ou moins accusés.

Certains isolats diffèrent par leur gamme d'hôtes. Par exemple, quelques isolats de betterave n'infectent pas la laitue ; des isolats retrouvés sur la laitue ou les choux ne n'infectent pas ou très mal à la betterave. Ces comportements peuvent être maintenant expliqués par les 3 virus responsables de jaunisses et décrits sur betterave (BMYV, BChV et le BrYV).
Parmi les mauvaises herbes sensibles à ce virus, une faible proportion présentent des symptômes de jaunissement ou de rougissement internervaires, mais la plupart se comportent en porteurs sains (les plantes infectées sont sans symptômes apparents). Les plus courantes sont : des laitues sauvages, les séneçons et le laiteron (astéracées), la capselle et le passerage (crucifères), mais aussi le pourpier, des plantains, des mauves, des amarantes, la stellaire...

La succession au champ de cultures de salade, de cultures légumières (choux et chou-fleur, colza, épinard) ou d'autres productions sensibles durant l'hiver, comme l'existence de nombreuses espèces adventices sensibles, contribuent à la conservation d'un inoculum tout au long de l'année.


- Transmission, dissémination

Ce virus est transmis par plusieurs espèces de pucerons selon le mode persistant, en faisant intervenir un mécanisme extrêmement spécifique. Ainsi, le virus intègre l'insecte via le canal alimentaire, puis il passe dans l'haemocoele dans laquelle une période de latence de 12 à 24 h est nécessaire avant que le BWYV n'accède au canal salivaire et puisse être transmis. En fait, on doit compter à peu près 48 h entre la phase d'acquisition du virus dans les vaisseaux phloémiens de la plante suivie de son cycle complet dans le puceron et sa transmission avec une grande efficacité. Le puceron potentiellement vecteur reste alors infectieux plus de 50 jours. Le virus est conservé par les pucerons au cours de leurs mues successives mais n'est pas transmis à leur descendance.

Parmi la dizaine d'espèces susceptibles de transmettre le BWYV, Myzus persicae et Macrosiphum euphorbiae semblent les vecteurs les plus importants. Aphis craccivora, Aphis gossypi, Acyrthosiphon solani le transmettent également.

Le virus n'est pas transmis par la graine.

La nature particulière du mode de transmission de ce virus par les pucerons, la richesse des espèces végétales sensibles capables de servir de source d'inoculum font que la dissémination du BWYV est très large et qu'elle peut se faire sur de très longues distances. De plus, l'importance des épidémies sera souvent proportionnelle au niveau des populations de pucerons potentiellement vectrices.

Dernière modification : 14/02/2013
  • Auteur :
  • H Lot (INRA)