Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
Pectobacterium carotovorum subsp. carotovorum est ubiquiste (figure 1) ; il est présent dans de nombreux sols dans lesquels il persiste sans peine plusieurs années, notamment dans les débris végétaux et dans la phase aqueuse. On le retrouve aussi au sein de la phylloflore de la tomate. Polyphage, cette bactérie est susceptible de se maintenir sur un assez grand nombre d'hôtes cultivés ou non, surtout des dicotylédones herbacées. Elle sévit sur de nombreux légumes, notamment d'autres solanacées comme la pomme de terre, l'aubergine et le poivron qui semblent plus sensibles. On la retrouve aussi sur salade, céleri rave, choux, basilic, fenouil... Cette bactérie est également isolée dans les bacs de lavage des tomates destinées à l'industrie notamment.
- Pénétration et invasion
Elle pénètre dans les différents organes de la tomate, et en particulier les fruits, essentiellement par des blessures (cicatrice pédonculaire, blessures mécaniques, dégâts liés aux insectes, effets du sable, etc.) et/ou à la suite de différentes opérations durant la culture ou après récolte (récolte en période humide, lavage des fruits). C'est un parasite de faiblesse qui peut aussi survenir secondairement après d'autres agents pathogènes. Une fois en place, ses enzymes cellulolytiques et pectinolytiques contribuent activement à sa rapide extension dans les tissus qui ne tardent pas à pourrir et à prendre parfois une odeur nauséabonde.
- Multiplication et dissémination
Comme de nombreuses bactéries, elle est facilement disséminée par l'eau, lors d'éclaboussures et de ruissellements. Les insectes, ainsi que les outils lors des interventions culturales, contribuent à sa dispersion.
- Conditions favorables à son développement
Elles sont essentiellement humides et chaudes. Des périodes nuageuses et pluvieuses augmentent les risques de voir proliférer cette bactérie. Elle paraît capable de se développer à des températures comprises entre 5 et 37°C, son optimum se situant entre 25 et 30°C. Dans les sols secs, dont l'humidité est inférieure à 40 %, le développement de P. carotovorum subsp. carotovorum paraît régresser, et dans certaines situations, elle disparaît.
Une mauvaise maîtrise de la température de conservation, la présence de nombreuses blessures (dégâts de noctuelles, fentes de croissance) et l'utilisation d'eau souillée lors du lavage des fruits favorisent les dégâts de cette bactériose en cours de stockage et de transport.
Les plantes très vigoureuses semblent plus sensibles. De faibles rapports potassium/azote de la solution nutritive des cultures hors sol seraient plus favorables au développement des symptômes sur tige.