Ecologie, épidémiologie
- Conservation, sources de virus
Le virus de la mosaïque du pépino (Pepino mosaic virus, PepMV), virus stable et très contagieux, est capable de se maintenir dans le sol, notamment dans les débris de feuilles et de racines, ainsi que dans l'environnement des pépinières et des cultures infectées, sur les structures des abris comme le ToMV et le TMV. Il survivrait plus de 90 jours dans de la matière végétale séchée. Il se maintiendrait aussi dans les déchets contaminés humides. Les vêtements contaminés le pérenniseraient au moins 14 jours.
En plus de la tomate, un nombre plutôt limité de plantes semblent capable de le conserver et le multiplier ; c'est le cas de quelques solanacées comme le pépino, Lycopersicon chilense, L. chmielewskii, L. parviflorum et L. peruvianum. De plus, plusieurs plantes adventices pourraient être des porteurs sains : Amaranthus sp., Malva parviflora, Solanum nigrum, Sonchus oleraceus. Les aubergines greffées hébergeraient le virus via leurs porte-greffes.
- Transmission, dissémination
Ce virus est très facilement, et essentiellement, transmis par contact. Un simple contact de plante malade à plante saine, même réalisé par le vent ou par les travailleurs, suffit à le transmettre. C'est pourquoi toutes activités, toutes opérations culturales réalisées dans les cultures infectées influencent beaucoup les épidémies du PepMV. De plus, ce dernier semble aisément transmis par la solution nutritive dans les systèmes hydroponiques des cultures hors sol, en particulier si celle-ci est recyclée. Cette situation pourrait être notamment liée à la transmission du virus par les zospores d'un Olpidium : O. virulentus, maintenant dénommé Pleotrachelus virulentus Sahtiy.
Sa dissémination peut être assurée par les plants contaminés, mais aussi par les ouvriers au cours de leurs interventions dans les pépinières et les cultures, par leurs outils, mais aussi leurs vêtements et leurs chaussures, par les cagettes et les caisses de récolte.
Le PepMV est aussi transmis à un faible taux par les graines de tomate, à l'état de simple contaminant. En effet, le virus n'est pas détecté dans l'embryon et l'endosperme. Signalons que la souche péruvienne (PE) ne serait pas transmise par les semences. Les fruits pourraient assurer la transmission du virus, mais cela n'a pas encore été démontré à notre connaissance.
Enfin, les bourdons utilisés en serre pour polliniser la tomate peuvent transmettre le virus au cours de leurs activités dans la culture, ceci d'autant plus s'ils sont nombreux. L'auxiliaire Macrolophus caliginosus pourrait aussi le propager. Les risques de le transmettre par pollinisation manuelle sont beaucoup plus importants que par les bourdons. Le greffage est une méthode qui favorise fortement sa transmission du fait de nombreuses manipulations.