Méthodes de protection
- En cours de culture
Lors d’un début d’attaque localisée de Pseudoidium neolycopersici, il convient de réaliser des traitements fongicides* (e-phy). Nous vous rappelons qu’un traitement n’est efficace que s’il est appliqué en temps voulu, à la bonne dose, avec des volumes de bouillie suffisants et un matériel d’application adapté à la tomate. Si vous êtes confronté à une attaque bien en place, il sera souvent difficile de contrôler l’évolution de l’épidémie dans la culture.
Parmi les quelques mesures prophylactiques permettant d’améliorer la maîtrise de cette mycose, citons :
– l’élimination des débris végétaux des parcelles et de leur environnement, ou leur enfouissement rapide et profond dans le sol ;
– la destruction dans la parcelle et ses abords des mauvaises herbes pouvant servir de plantes relais au champignon parasite.
Il existe des solutions dites de biocontrôle, la liste (non exaustive) des matières actives homologuées et leur guide d'utilisation sont disponibles ici.
- Culture suivante
Lors de la culture suivante, un certain nombre de mesures préventives complémentaires pourront être mises en place afin de limiter les risques de voir apparaître l’oïdium.
En plein champ, il sera souhaitable de réaliser une rotation culturale. Celle-ci ne sera pas nécessairement longue. On choisira judicieusement l’emplacement de la future parcelle afin qu’elle soit située dans un endroit assez aéré et ensoleillé. On assurera une fumure équilibrée aux plantes et on bannira le voisinage de cultures qui hébergent déjà P. neolycopersici.
Dans les serres, un vide sanitaire sera effectué, ainsi qu’une désinfection des surfaces avec l’un des nombreux désinfectants destinés à cet usage (voir la fiche Passalora fulva). Signalons que le maintien d’un climat humide permettrait de freiner l’évolution de la maladie. Cette mesure comporte toutefois quelques risques de favoriser d’autres champignons parasites aériens de la tomate.
Dans les zones de production et/ou les abris où l’oïdium est plus constant d’une année à l’autre, des traitements préventifs pourront être réalisés avec les produits cités précédemment.
L’application foliaire de plusieurs sels, comme le CaCl2, le Ca(No3)2 et le K2HPO4, auraient permis de limiter le nombre de taches foliaires sur tomate à des niveaux comparables à ceux observés après des traitements avec du soufre.
Plusieurs résistances à P. neolycopersici sont signalées dans la littérature ; elles ont été plus ou moins exploitées par les sélectionneurs.
Une résistance a été trouvée dans l’espèce sauvage Lycopersicon hirsutum. Celle-ci est contrôlée par un gène incomplètement dominant nommé « Oi-1 », situé sur le chromosome 6. Un gène « Oi-3 », génétiquement non distinguable du précédent, serait situé entre les 2 mêmes marqueurs génétiques sur le même chromosome. D’autres espèces sauvages de Lycopersicon se sont avérées résistantes : L. pennellii (3 gènes dominants additifs), L. cheesmanii et L. parviflorum (résistance polygénique) (des différences de résistance entre accessions), L. chilense (1 gène partiellement dominant), L. peruvianum (1 gène dominant, « Oi-4 »). Notons que la résistance à l’oïdium est bien souvent associée à une réduction de la croissance mycélienne et de la sporulation du champignon.
* Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.