Potato spindle tuber viroid (PSTVd)
Viroïde des tubercules fusiformes
de la pomme de terre
- classification : Pospiviroid, Pospiviroidae
Ce viroïde est considéré comme étroitement relié, voire identique, au Tomato bunchy top viroid.
Symptômes
Les plantes sont rabougries et leurs folioles subissent une épinastie prononcée, accompagnée de nécroses nervaires.
Mode de transmission
Le PSTVd est transmis par multiplication végétative, par contact foliaire de plante à plante et par les instruments agricoles. Le pollen et les semences sont susceptibles de l'héberger et de le transmettre. Des données expérimentales montrent qu'il pourrait aussi être transmis par des pucerons, notamment Myzus persicae, vraisemblablement avec une faible efficacité, après hétéroencapsidation dans les particules du virus de l'enroulement de la pomme de terre (Potato leaf roll virus, PLRV) en cas d'infection mixte.
Autres caractéristiques
Décrite en 1922 par Martin, la maladie des tubercules fusiformes de la pomme de terre a été identifiée pour la première fois dans l'État du New Jersey. Elle s'est ensuite largement répandue dans les régions productrices de pomme de terre du nord et du nord-est des États-Unis, puis au Canada ainsi qu'en Europe de l'Est. Elle a vraisemblablement été occasionnellement introduite dans certains pays d'Europe de l'Ouest mais semble avoir été éradiquée. Ce virus a été détecté sur tomate notamment en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande en 2001 (avec des pertes pouvant atteindre 60 %), et en 2002 aux Pays-Bas.
De façon générale, le PSTVd semble essentiellement inféodé à la famille des Solanacées, bien qu'il soit capable d'infecter des espèces dans d'autres familles botaniques et qu'il ait été récemment trouvé dans des hôtes très différents comme l'avocatier. Plusieurs travaux récents semblent mettre en évidence l'infection fréquente par le PSTVd d'une espèce ornementale Solanum jasminoides, dont le rôle de réservoir éventuel reste à préciser.
Le PSTVd a ponctuellement été observé sur tomate, dans une culture sous serre située dans le sud-est du Royaume-Uni et dans des tomates originaires des Pays-Bas et de Nouvelle-Zélande. Signalons que la tomate est aujourd'hui mondialement utilisée comme hôte expérimental du PSTVd.
Méthodes de protection envisageables
Les méthodes de protection mises en place pour contrôler les épidémies liées aux viroïdes affectant la tomate varient en fonction de leur nature et donc de leurs propriétés biologiques. On peut les subdiviser en 3 catégories :
- les mesures généralistes, applicables à toutes les maladies à viroïdes, qui consistent à éliminer les plantes infectées, et à mettre en oeuvre des mesures prophylactiques destinées à éradiquer l'épidémie, à empêcher sa propagation dans la parcelle et/ou sa dissémination vers de nouvelles cultures. Nous vous conseillons de consulter les méthodes de protection décrite pour le Virus de la mosaïque de la tomate(ToMV), où bon nombre de ces mesures sont décrites. Il est à remarquer que pour plusieurs viroïdes (PSTVd, CEVd, TASVd, CSVd), des travaux récents ont permis de mettre en évidence l'existence d'infections essentiellement asymptomatiques dans des espèces ornementales, qui pourraient éventuellement jouer un rôle de réservoir pour la transmission aux cultures de tomate. Il convient donc d'être vigilant quant à la présence éventuelle de telles cultures avoisinantes ;
- les mesures spécifiques aux viroïdes potentiellement transmissibles par les semences, comme c'est le cas en particulier du TASVd, et sans doute du CLVd. Il convient d'être particulièrement vigilant sur la qualité des semences dans les zones de production où ces viroïdes a été signalés, surtout si celles-ci sont situées en milieu tropical. En fonction de l'évolution de l'incidence de la maladie, il sera certainement nécessaire de mettre au point et d'appliquer une méthode de détection permettant de contrôler la qualité des semences ;
- les mesures utilisées pour les viroïdes propagés par voie végétative, essentiellement le PSTVd. Pour ce viroïde, le cycle épidémique ne peut être prévenu que par l'utilisation de semences indemnes, ce qui nécessite généralement la mise en place d'un système de certification des plants de pomme de terre , et ne peut être rompu que par des procédures d'éradication lourdes. La production de tomate n'est pour le moment qu'indirectement concernée. On veillera tout de même à ne pas cultiver des pommes de terre à proximité de parcelles de tomate, voire, si on le peut, à ne pas assurer ces deux cultures sur la même exploitation.
De façon générale, les efforts des obtenteurs pour identifier des sources de résistance aux viroïdes ont jusqu'à présent été très limités. Par contre, des criblages intensifs (au moins pour le PSTVd) des ressources génétiques n'ont pas permis de mettre en évidence de telles résistances.
En revanche, grâce aux avancées récentes des biotechnologies végétales des plantes transgéniques présentant des sensibilités moindres ont été obtenues, voire, semble-t-il, des résistances au PSTVd, viroïde modèle sur lequel ont été conduites ces études.
Les deux approches qui semblent les plus prometteuses semblent la construction de plantes exprimant des séquences de viroïde en orientation antisens, ou des plantes exprimant une RNAse de levure spécifique des ARN double brin, la nucléase Pac1. Ces plantes n'en sont encore qu'au stade expérimental, mais les premières données obtenues démontrent la faisabilité de ces nouvelles approches pour lutter contre les viroïdes. Il reste cependant à tenir compte de l'acceptabilité de telles plantes transgéniques résistantes par le consommateur.