Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
Fusarium oxysporum f. sp. lycopersici est capable de se maintenir dans les débris végétaux du sol, jusqu'à 80 cm de profondeur, pendant plus de dix ans, grâce à ses chlamydospores aux parois épaisses et résistantes (figure 1). Il est doté d'aptitudes à la vie saprophytique qui lui permettent de coloniser et de survivre sur divers composés organiques. D'autres plantes sont susceptibles de l'héberger, en particulier plusieurs autres espèces de Lycopersicon.
- Pénétration et invasion
Après germination de ses chlamydospores, ce Fusarium pénètre dans la plante soit par des blessures naturelles, comme celles qui sont présentes au niveau du point d'émission des racines secondaires, soit via diverses blessures. Une fois en place, son mycélium chemine entre les cellules du cortex et gagne les vaisseaux du xylème et les envahit. Comme dans le cas de la verticilliose, les plantes peuvent réagir à cet envahissement vasculaire en formant de la gomme ou des thylles qui empêchent sa progression, mais qui contribuent aussi à faire flétrir les plantes.
- Sporulation et dissémination
Ce champignon produit des chlamydospores, des microconidies (figure 2), voire des macroconidies (figure 3), dans les vaisseaux et sur les tissus colonisés et altérés. Il peut être disséminé sur des distances plus importantes par l'intermédiaire des semences et des plants contaminés, par les substrats, l'eau, par les engins aratoires circulant d'une parcelle à une autre et dont les pneus sont chargés de particules de sol et de débris végétaux. Les poussières de sol contenant des chlamydospores sont aisément disséminées par les courants d'air ainsi que par les éclaboussures d'eau.
- Conditions favorables à son développement
F. oxysporum f. sp. lycopersici préférant les températures plutôt élevées, il sévit durant les périodes chaudes de l'année, son optimum thermique se situe aux environs de 28°C. Il affectionne particulièrement les sols sableux et acides. La maladie est favorisée par la faible hygrométrie du sol, les jours courts, les faibles intensités lumineuses, des tissus végétaux carencés en azote, en phosphore et en calcium. Les fumures azotées excessives, surtout à base d'ammoniaque auraient les mêmes effets.
Les attaques de nématodes à galles et les sols asphyxiants sensibiliseraient la tomate à la fusariose. Ils permettraient aussi l'expression de cette maladie sur des variétés résistantes, sans que l'on ait affaire à une race surmontant le gène « I ». Par exemple, une interaction entre Meloidogyne incognita et F. oxysporum f. sp. lycopersici a été observée en Inde et en Australie, où il est particulièrement dommageable.