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Ralstonia solanacearum (Smith, 1896) Yabuuchi et al., 1996

Flétrissement bactérien


- classification : Bacteria, Proteobacteria, Beta proteobacteria, Burkholderiales, Ralstoniaceae
- synonymes : Burkholderia solanacearum (Smith, 1896) Yabuuchi et al., 1993
                          Pseudomonas solanacearum (Smith, 1896) Smith, 1914
- dénomination anglaise : bacterial wilt


Ralstonia solanacearum est présente surtout dans les régions tropicales, semi-tropicales et tempérées chaudes. Elle sévit avec gravité dans de nombreux pays d'Asie (Chine, Japon, Malaisie, Phillipines, Pakistan, Thaïlande, Viêt Nam, Inde), d'Amérique (États-Unis, Mexique, Brésil, Argentine) et d'Afrique (aussi bien au nord qu'au sud). Cette bactériose est maintenant bien installée en Europe : la souche tolérante au froid (Phylotype IIB-1 historiquement race 3 biovar 2) y a été signalée dans la majorité des pays membres dont les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la Grèce…

En France, cette bactériose est particulièrement dommageable dans les Outre-mer en Guadeloupe, Martinique et Guyane notamment. Quelques rares attaques de flétrissement bactérien ont été observés très ponctuellement en métropole, essentiellement dans des cultures sous abris hors sol.


Ralstonia solanacearum est une bactérie tellurique Gram -, polyphage, de répartition mondiale, et extrêmement redoutée des producteurs de tomate là où elle sévit. Sa grande variabilité trouve son explication dans l'existence de plusieurs souches, qui diffèrent notamment par leur aptitude à métaboliser divers sucres et à dénitrifier les nitrates, ainsi que par leur spectre d'hôtes distinct. Ainsi, R. solanacearum est historiquement classée en 5 races physiologiques (aucune valeur de taxon) et 6 biovars :
- la race 1, comportant de nombreuses souches isolées dans des régions et sur des hôtes divers ; elle serait connue comme la race des solanacées, infectant la pomme de terre, l'aubergine, le poivron, le tabac, la tomate;
- la race 2, adaptée aux bananiers triploïdes dans les zones tropicales ;
- la race 3, s'attaquant de préférence à la pomme de terre, la tomate, des mauvaises herbes appartenant à la famille des solanacées, en conditions tempérées ;
- la race 4, inféodée au gingembre ;
- la race 5, affectant le mûrier.

Récemment, une analyse phylogénique basée sur différentes approches moléculaires a montré que cette bactérie devrait être appréciée comme un complexe d'espèces appartenant à 4 phylotypes relié à des souches d'origines géographiques différentes :  Asiaticum (phylotype I, ex biovars 3, 4 et 5 et ex races 1, 4 et 5), Americanum (phylotype II, ex biovars 1, 2 et 2T et ex races 1, 2, 3…), Africanum (phylotype III, ex biovars 1 et 2T et ex races 1, 3) et Indonesium (phylotype IV, ex biovars 1, 2, 2T et ex races 1, 3).

La tomate est donc susceptible d’être attaquée par diverses souches tropicales de plaine (lowland) qui tombent dans les 4 phylotypes (historiquement race 1), et par des souches tempérées  tolérante au froid (highland) de phylotype IIB-1 (historiquement race 3). Ce dernier groupe de souches  (phylotype II) pourrait permettre à R. solanacearum d'émerger dans les zones tempérées de culture de la tomate, contrairement aux souches tropicales.

Dernière modification : 28/11/2023
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • P Prior (INRA - CIRAD)