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 Tomato spotted wilt virus (TSWV)

Virus de la maladie bronzée de la tomate

 

- classification : Tospovirus, Bunyaviridae



Le virus de la maladie bronzée de la tomate (Tomato spotted wilt virus, TSWV) est extrêmement polyphage. D'une répartition presque mondiale, il sévit plus ou moins gravement dans de nombreux pays producteurs de tomate répartis sur plusieurs continents. Il est surtout présent dans les régions tempérées et subtropicales du monde. À l'instar du thrips californien, le TSWV a connu une recrudescence sur presque tous les continents à partir des années 1980.

Ses dégâts peuvent être très importants dans plusieurs états des États-Unis, dans divers pays d'Europe de l'Est (Bulgarie, Hongrie, Pologne) et en Grèce. Il semble en recrudescence dans quelques pays d'Asie et d'Océanie.

En France, cette virose, qui affectait plusieurs cultures avant la Seconde Guerre mondiale, avait plus ou moins totalement disparu. Au cours des années 1980, l'introduction d'un nouveau vecteur, le thrips Frankliniella occidentalis, a fortement compromis cette situation. Elle est maintenant considérée comme préoccupante pour de nombreuses productions horticoles. Dans certaines régions, la cohabitation d'autres cultures légumières ou florales contaminées avec la tomate donne lieu à de graves épidémies à l'origine de dégâts parfois importants. Les cultures conduites en plein champ ou sous abri peuvent être affectées, plus souvent en période estivale.

L'âge des plantes au moment de l'infection a une grande influence sur les pertes de rendement : plus les attaques sont précoces, plus leur incidence sera élevée. Les attaques tardives ne semblent toutefois pas sans conséquences pour la culture, diminuant fortement la production de fruits commercialisables en raison d'une maturation anormale.


Le TSWV a été observé pour la première fois sur Lycopersicon esculentum en 1915, en Australie. Il est l'espèce type du genre Tospovirus (figure 1). Durant de nombreuses années, on a regroupé sous l'appellation « TSWV » deux virus différents, séparés dans un premier temps en deux groupes sérologiquement distincts :
- le groupe L-TSWV (pour « laitue ») qui apparaissait le plus répandu ;
- le groupe I-TSWV (pour « Impatiens ») ; les isolats de ce groupe sont maintenant considérés comme appartenant à une autre espèce virale (décrite en 1990), qui a reçu l'appellation « Impatiens necrotic spot virus » .

Figure 1


Par ailleurs, plusieurs variants ont été signalés dans la littérature, se différenciant par la sévérité de leurs symptômes, l'efficience de leur transmission par leurs vecteurs (plusieurs espèces de thrips) et leurs aptitudes à contourner certains gènes de résistance. Signalons que des variants ont été obtenus par traitement à l'acide nitreux ; leur pouvoir pathogène fortement atténué a permis de prémunir des plantes contre des souches agressives.

Les particules virales purifiées de TSWV sont quasi sphériques, rugueuses, leur diamètre varie de 70 à 120 nm. Les particules sont entourées d'une membrane unitaire avec, sur la surface extérieure, des protubérances et des projections glycoprotéiques de 5 nm d'épaisseur. Les propriétés morphologiques des Tospovirus sont uniques parmi les virus affectant les Solanacées, et même parmi tous les phytovirus connus.

Dernière modification : 28/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)