Colletotrichum coccodes (Wallr.) S. Hughes, (1958)
Anthracnose, pourriture racinaire
- classification : Fungi, Ascomycota, Sordariomycetes, Sordariomycetidae, Incertae sedis, Glomerellaceae
- téléomorphe : Glomerella
- dénomination anglaise : anthracnose, black dot root rot
Colletotrichum coccodes est très fréquent dans tous les types de culture, qu'elles soient de plein champ ou sous abris, en sol comme en hors-sol. Les producteurs de tomate d'industrie redoutent surtout ses attaques sur fruits qui apparaissent plutôt sur les fruits matures et surmatures ; on parle dans ce cas de « symptômes d'anthracnose ». Cette affection est considérée comme la plus sérieuse menace sur les fruits matures des productions de tomate d'industrie dans plusieurs zones de production des États-Unis. Dans ces régions et en absence de méthodes de protection, les proportions de fruits pourris peuvent atteindre les 70 %. Fréquemment observée dans les cultures de plein champ en France, elle est surtout redoutée dans les cultures destinées à la transformation.
Les dégâts sur racines occasionnés par ce champignon sont souvent sous-estimés. Longtemps considéré comme un pathogène secondaire et associé aux attaques de Pyrenochaeta lycopersici notamment, il doit être maintenant considéré comme un champignon pathogène de la tomate remettant en question la culture de celle-ci, notamment dans les systèmes de production intensifs en sol. Ainsi, il occasionne des dégâts plus ou moins conséquents, en sol comme en culture hors sol. Il est émergent sur les porte-greffes de type KNVF utilisés comme alternative au bromure de méthyle. C'est notamment le cas en Italie et en France, où il contribue à remettre en cause cette option culturale. Dans notre pays, il agit en complexe avec d'autres bioagresseurs telluriques s'attaquant aux racines, comme Rhizoctonia solani, Phytophthora nicotianae, plusieurs espèces de Meloidogyne et Globodera tabacum.
Colletotrichum coccodes possède deux synonymies : C. atramentarium (Berk. & Br.) Taube et C. phomoides (Sacc.) Chester. Très cosmopolite et polyphage, il est signalé dans de nombreux pays producteurs de tomate et de pomme de terre, sur tous les continents.
Les isolats de C. coccodes semblent présenter des pouvoirs pathogènes, des taux de croissance, des dimensions de sclérotes assez variables. Ils occasionnent surtout des dégâts sur les racines et les fruits de la tomate. D'autres espèces de Colletotrichum sont signalées sur les fruits, notamment C. gloeosporioides (Penz.) Penz. & Sacc. in Penz. et C. dematium (Pers.) Grove.