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Principales mesures et méthodes de protection
limitant la réceptivité des fruits
et l'installation des micro-organismes

 

Principales méthodes limitant les installations primaires ou secondaires
des microorganismes agents de pourritures sur les fruits de tomate
en pré- et postrécolte

 


Méthodes envisageables Effets escomptés

Avant et en cours de culture  

Utiliser des variétés tolérantes. Les variétés de tomate peuvent présenter plusieurs types de comportement à l'égard des agents de pourritures sur fruits :
 - des moindres sensibilités, souvent non spécifiques, associées par exemple à une moindre réceptivité des fruits (maturité plus groupée, cuticule moins fragile, moindre porosité de la cicatrice pédonculaire, meilleure adaptation aux stress.
 - des résistances plus ou moins élevées, plutôt spécifiques à Phytophthora nicotianae (résistance partielle polygénique, résistance monogénique conférée par le gène Br, résistance issue de Lycopersicon esculentum var. 'cerasiforme'), Rhizoctonia solani (plusieurs résistances impliquant au moins 4 gènes majeurs dans un cas ou 2 gènes dans l'autre), Alternaria alternata (issue aussi d'une accession de Lycopersicon esculentum var. 'cerasiforme'.
 

Cultiver les plantes sur des buttes.

Choisir des densités de plantation favorables
à une bonne aération de la culture.

Tuteurer les plantes ou les cultiver sur grille.

Orienter les rangs afin de favoriser
une aération maximum
par rapport au vent dominant.

Enlever les rameaux axillaires les plus bas.
 

Évite que les fruits ne soient au contact du sol, empêchant ainsi certaines contaminations (Phytophthora nicotianae, Rhizoctonia solani, Sclerotium rolfsii, Pythium spp.).

Favorise l'aération de la végétation.

Maîtriser la fertilisation, notamment azotée. Les fruits les plus gros, issus de cultures à forte fumure azotée, paraissent plus sensibles aux pourritures.

Gérer l'irrigation afin de limiter
au maximum l'humectation des plantes
(l'irrigation localisée est préférable),
et éviter les stress hydriques.
La présence d'eau sur le feuillage et les fruits favorise la dispersion de l'inoculum et les contaminations.

Appliquer des fongicides. Plusieurs fongicides sont préconisés dans la littérature pour lutter contre certains agents de pourritures (surtout Alternaria alternata) (e-phy).

Une à trois applications sont réalisées dans les semaines qui précèdent la récolte, parfois en tenant compte des tendances définies par le modèle de prévision Tom-Cast.

Appliquer des substances naturelles. Diverses préparations ont été expérimentées pour limiter le développement de certains agents de pourritures : vapeurs d'huiles essentielles de citron, extraits de Withania somnifera, d'ail, d'oignon, de Dennettia tripetala, d'Azadirachta indica

Appliquer divers micro-organismes. Quelques champignons levuriformes (Pichia onychis, P. anomala, Debaryomyces hansenii Trichoderma hamatum, Gliocladium virens) sont avérés antagonistes et compétiteurs à l'égard de plusieurs agents de pourritures.

Enlever les fruits altérés et pourris
des parcelles et les détruire
ou les exporter loin de ces dernières.
Ces fruits constituent un inoculum potentiel important, visités par les insectes vecteurs et à partir desquels des contaminations peuvent avoir lieu par l'intermédiaire des courants d'air et des éclaboussures d'eau.

Nettoyer et désinfecter le matériel
et les containers servant à récolter
et transporter les fruits.
 

Après récolte  

Nettoyer et désinfecter le matériel
et les locaux servant à entreposer les fruits.
Ces mesures contribuent à l'élimination des bases nutritives permettant aux micro-organismes de se maintenir, et ainsi à diminuer la pression d'inoculum dans l'environnement des fruits récoltés.

Apporter du chlore actif dans l'eau de lavage ;
celle-ci doit être à un pH supérieur à 6,4.
Ce produit à un effet désinfectant bien connu dont l'efficacité n'est plus à démontrer. D'autres traitements ont été expérimentés pour éliminer les germes présents sur les fruits, ceci avec plus ou moins de succès : l'eau chaude, les rayons gamma ou UV-C R

Ne pas laisser les fruits immergés
durant plus de 3 minutes.
Au-delà de cette durée, des infiltrations ont lieu aboutissant à des contaminations plus nombreuses.

Trier et éliminer les fruits pourris. Cela évite de stocker des tomates qui entraîneront, à coup sûr, des contaminations de fruit pourri à fruit sain après récolte.

 

Principales méthodes diminuant la réceptivité des fruits de tomate
aux micro-organismes responsables de pourritures en pré- et postrécolte.

 


Méthodes envisageables Effets escomptés

Avant et en cours de culture  

Ne pas choisir un calendrier de production
faisant courir aux fruits
des risques de dégâts dus au froid
ou de les récolter à un stade de maturité avancée.
Les effets du froid et la maturité avancée permettent à de nombreux micro-organismes secondaires d'envahir les fruits. Il convient donc de les éviter.

Eviter les blessures diverses liées
aux techniques de production,
à leur manipulation,
leur conditionnement,
leur stockage (piqûres, éclatements,
meurtrissures, éraflures...).
Ces blessures favorisent la pénétration de nombreux micro-organismes agents de pourritures, au champ comme en postrécolte. Consulter les informations spécifiques et/ou appliquer les préconisations données pour les Fentes de croissance, les Microfissures, les dégâts liés à divers ravageurs (chenilles de noctuelles, punaises...), les Dégâts dus aux brûlures foliaires, à la Nécrose apicale et au Froid.

Protéger et maintenir au maximum
la végétation en place.
Conserver un couvert végétal de qualité permettra de protéger les fruits des agressions extérieures (soleil, eau...).

Récolter avec soin et utiliser du matériel
respectant au maximum les fruits.
Cela évitera de provoquer des blessures, des meurtrissures, qui faciliteraient par la suite les contaminations des agents de pourritures.

Après récolte  

Conserver les fruits dans des entrepôts
plutôt frais mais pas à une température
inférieure à 12°C.
Le stockage des fruits à des températures élevées favorise le développement de pourritures.

Eviter la présence d'eau libre sur les fruits,
après le lavage ou à la suite de condensations.
Bien les laisser sécher.
L'eau libre sur les fruits et l'humidité favorisent à la fois les bactéries et les champignons responsables de pourritures en post-récolte.

Dernière modification : 05/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)