Penicillium spp.

Pourritures à Penicillium

(blue mold)

 

Généralités

  • Plus de 200 espèces de Penicillium sont connues.
  • Champignons très ubiquistes retrouvés sur les substrats les plus divers (produits alimentaires secs, épices, céréales, fruits frais et légumes), dans le sol, sur les végétaux en décomposition et le compost, sur le bois.
  • Saprophytes, parfois parasites opportunistes se manifestant par exemple sur les semences, sur les fruits à maturité et/ou durant leur conservation.
  • Très peu d'espèces de Penicillium sont rapportées sur fruits pourris, essentiellement à maturité, aux champs et en cours de conservation.
  • Leurs attaques sur fruits sont plutôt rares, ayant lieu surtout en fin de culture sur des fruits mûrs et après récolte.
  • Organes attaqués : fruits essentiellement. 
  • Symptômes :
    • Pourritures sur fruits d'aubergine, les tissus affectés prennent une teinte beigeâtre, s'effondre plus ou moins et se recouvrent d'une moisissure de couleur bleue.
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  • Confusions possibles 
  • Signes : les tissus pourris se couvrent progressivement de coussinets sporifères dont la teinte fluctue dans le temps. D'abord blanchâtres, ils bleuissent (pourriture bleue, blue mold), voire verdissent progressivement et s'assombrissent.

Biologie 

Ces Penicillium spp. vivent souvent à l'état de saprophyte sur l'aubergine et dans son environnement, devenant pathogène opportuniste lorsque l'état physiologique des fruits est modifié (présence de blessures, maturité avancée, etc.).

  • Conservation : présents dans de nombreux sols, sur des plantes et sur les débris végétaux les plus divers sous la forme de mycélium et de spores. Bon nombre d'entre eux font partie de la phylloflore de l'aubergine. 
  • Infection : pénètrent les fruits essentiellement à maturité, ceci de plusieurs façons : 
    • Directement à travers la cuticule en présence d'exsudats ; 
    • Par contact de fruit pourri à fruit sain ;
    • Par l'intermédiaire des stomates, des lenticelles et de microfissures, de diverses blessures telles que des dégâts liés à des insectes ou des champignons pathogènes, des micro-éclatements physiologiques, des coups de bec d'oiseau ou des brûlures solaires ;
    • Secondairement aux attaques d'autres champignons pathogènes.
      Par la suite, leur mycélium se développe de façon très extensive, poussant dans toutes les directions à l'intérieur de la chair qui se dégrade progressivement.
  • Une fois en place, ils envahissent rapidement les tissus.
  • Sporulation : produisent sur les tissus colonisés des coussinets sporifères portant d'innombrables conidiophores générant des conidies se comptant par millions. 
  • Dissémination : le vent, mais aussi la pluie, les irrigations par aspersion assurent la dispersion des spores. Les semences, les travailleurs, notamment via leurs outils, y contribuent également.
  • Conditions favorisant son développement : favorisé par des hygrométries élevées et des températures plutôt élevées. Les rosées, de faibles précipitations continues (5 mm) ou des irrigations par aspersion suffisent à leur extension. Les fruits ayant perdu leur intégrité (blessures, dégâts liés à un colonisateur primaire) et/ou atteint un stade de maturité plus ou moins avancé sont particulièrement vulnérables. 

Protection

  • Cette problématique phytosanitaire ne nécessite pas la mise en oeuvre de méthodes de protection particulières.
  • Utiliser des semences saines. En cas de doute, les graines non enrobées pourront être traitées à l’eau chaude, avec un fongicide.
  • Désinfecter le matériel servant au palissage.
  • Ne pas planter dans des sols hydromorphes.
  • Choisir une densité de plantation assurant une bonne aération de la végétation, un bon ressuyage après les pluies ou les irrigations par aspersion.
  • Eviter tout stress aux plantes, et leur assurer une fumure équilibrée, notamment en azote.
  • Pailler le sol pour constituer une barrière mécanique réduisant les contaminations
  • Préférer l'irrigation au goutte à goutte plutôt que par aspersion.
  • Améliorer au maximum l'aération de la végétation afin d'en diminuer l'humidité.
  • Contrôler le développement des autres bioagresseurs de l'aubergine, notamment ceux causant des dommages aux fruits et favorisant ainsi le parasitisme de ce champignon opportuniste.
  • Récolter avant maturité avancée des fruits.
  • Eliminer assez rapidement les débris végétaux et notamment les fruits pourris en cours et en fin de culture. Ils devront être détruits ou enfouis profondément.
Dernière modification : 12/10/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Penicillium1
Figure 1
Penicillium2
Figure 2
Penicillium_14
Figure 3
Penicillium_fructi1
Figure 4