Bemisia tabaci, Trialeurodes vaporariorum, etc
Aleurodes ou mouches blanches
Généralités
- Insectes plutôt polyphages largement répartis dans le monde, et particulièrement dommageables en zones tropicales. Certaines espèces sont des vecteurs de nombreux et redoutables virus. Ils appartiennent à l'ordre des Hémiptères et à la famille des Aleyrodidae.
- Les adultes ressemblent à des moucherons presque entièrement blancs d'environ 1 à 3 mm de long selon l'espèce, et se tiennent principalement sur les jeunes feuilles. Les larves, aplaties, ont une forme ovale et sont de couleur blanchâtre ou sombre, recouverte ou non de sécrétions cireuses blanches selon les espèces, ce qui permet de les reconnaître. Toutefois la couleur des larves peut changer si elles sont parasitées par des micro hyménoptères. Ces larves peuvent être confondues avec des cochenilles farineuses, mais celles-ci sont rares sur les cultures maraîchères et on n'observera pas de "mouches blanches" dans ce cas.
- Ces insectes sont observés en plein champ et dans les cultures sous abris.
- Exemples de quelques espèces d'aleurodes affectant les Solanacées et donc l'aubergine : Bemisia tabaci, B. argentifolia, Trialeurodes vaporariorum, Aleurotrachelus trachoides, Aleurodicus dispersus, etc.
- Organes attaqués : feuilles, fruits.
- Symptômes :
- Nombreuses piqûres et succions de sève provoquant un ralentissement du développement des plantes et parfois des chloroses des feuilles.
- Miellat produit en grande quantité par ces insectes, Ce substrat est colonisé par la suite par des champignons opportunistes responsables de la fumagine (figures ). La moisissure produite couvre la surface des organes aériens des plantes, les souillent, rendant parfois impropres la commercialisation des fruits, et dimininue la photosynthèse.
- De nombreux virus comme le TYLCV (figure ) et le PYMV peuvent être transmis par Bemisia tabaci, notamment sur Solanacées, entrainant à terme la mort du plant. Trialeurodes vaporariorum peut parfois transmettre des viroses.
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- Signes : Présence de larves et d'adultes sur les organes affectés (figures ). De la fumagine (sooty mold) (figure ) est souvent associée à la présence d'aleurodes. Rappelons que cette dernière entraine une réduction de la photosynthèse et de la respiration foliaire et rend les productions non commercialisables.
- Confusions possibles :
Biologie
- Cycle de développement : comprend 3 phases de développement se déroulant à la face inférieure des feuilles des plantes attaquées : œuf, 4 stades larvaires et adulte. Seul le premier stade larvaire est mobile et le dernier en fin de développement est appelé nymphe ou puparium. La durée du cycle complet (figure ) varie en fonction de la température, de la plante-hôte et des différentes espèces, et est d'environ 3 semaines en conditions tropicales. Dans les conditions tropicales, les cycles sont continus et tous les stades sont présents à un même moment.
- Ces insectes se maintiennent sur leurs plantes cultivées tant qu'elles perdurent, mais aussi sur diverses plantes adventices, qu'il conviendra donc d'éliminer soigneusement.
- Dispersion : Les adultes volent peu mais sont facilement emportés par le vent, et se dispersent rapidement dans les cultures. La diffusion de plants infestés contribue à la dispersion de ces insectes.
- Conditions favorables : les aleurodes se multiplient rapidement en conditions climatiques tropicales, et davantage dans les abris (absence de pluie et de vent, excès de fertilisation azotée).
Protection
- Faire un vide sanitaire sur l'exploitation si les populations d'aleurodes sont importantes.
- Produire les plants dans une pépinière insect-proof.
- Contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans la culture ou l'abri.
- Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris quand les conditions climatiques le permettent.
- En culture sous abris, détecter les premiers ravageurs grâce à des panneaux jaunes englués posés au-dessus de la culture dès l'introduction des plants.
- Favoriser les ennemis naturels en culture de plein champ ou sous les abris ouverts.
- Introduire des auxiliaires dans les abris fermés si disponibles.
- Raisonner la protection chimique (e-phy), en particulier si vous utilisez des auxiliaires ou des biopesticides, d'autant que la plupart des insecticides sont peu efficaces sur les aleurodes.
- Traiter les plantes avant arrachage en présence de populations élevées de ravageurs afin de ne pas contaminer des cultures hôtes proches.