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 Carpocapse du prunier
(Cydia funebrana)

 

Généralités

Le carpocapse des prunes (Cydia funebrana) est un des lépidoptères présents dans les vergers de pruniers. Ce sont ses larves qui provoquent des dégâts. Les chenilles foreuses des fruits creusent en effet des galeries dans la chair du fruit, qui va souvent tomber prématurément. Elles peuvent également causer des dégâts secondaires : les perforations de l'épiderme du fruit dont elles sont responsables constituent des portes d'entrée pour les maladies à champignons comme les monilioses.

 

Une autre chenille foreuse est également répandue dans les vergers de prunier d'Ente : la petite tordeuse des fruits, Cydia lobarzewkii (voir fiche correspondante). Les dégâts causés par ces deux lépidoptères peuvent avoir des conséquences économiques importantes.

 

  • Organes attaqués
Racines Tronc Branches Bourgeons Fleurs Fruits Feuilles

 

  • Incidence du ravageur 
Bassin Grand Sud Ouest Bassin Alsace-Lorraine
Prune d'Ente Prune domestique Prune américano-japonaise Mirabelle Quetsche
fréquent        

 

  • Symptômes

Les fruits attaqués présentent des galeries superficielles. Des écoulements gommeux caractéristiques peuvent alors être observés. Ils correspondent à une défense naturelle des fruits. Avec un peu d'attention, et à l'aide d'une loupe, il est possible d'observer une trace d'oeuf à proximité de la perforation.

 

Courant mai, les premiers fruits attaqués tombent en partie. Bien souvent cette chute est confondue avec la chute physiologique. Les fruits attaqués plus tardivement en juin et juillet, subissent des dépréciations qualitatives lorsqu'ils ne chutent pas prématurément avant la récolte. Les attaques d’août provoquent moins de chutes de fruits, mais les blessures faites par la pénétration des larves peuvent servir de porte d’entrée à des attaques de Monilioses (laxa et fructigena).

 

Si l'on ouvre les fruits perforés, les galeries creusées par la chenille sont "sales". Elles contiennent les excréments de la larve. Lorsqu'une jeune chenille est présente, elle est de couleur blanche, et sa tête est noire. Plus âgée (à partir du 4ème stade larvaire), elle prend une coloration rose vif caractéristique et peut mesurer 10 à 12mm.

 

Quelques clés permettent de ne pas confondre carpocapse des prunes et petite tordeuse des fruits :

- un seul oeuf pour carpocapse, éventuellement plusieurs pour petite tordeuse

- la forme de la perforation : simple pour carpocapse, en spirale pour petite tordeuse

- la galerie est "sale" pour carpocapse, et propre pour petite tordeuse

- la larve est rose vif pour carpocapse, et gris jaune à rose pâle, avec des points gris foncé (appelés pinaculum) pour petite tordeuse.
 

Biologie, épidémiologie

Le carpocapse des prunes est un très petit papillon (micro-lépidoptére) de couleur sombre (d'où son nom latin "funebrana"). Il mesure 8 à 9 mm de long. Il  passe l’hiver sous forme de chrysalide et donne naissance, au mois d’avril, à une première génération de papillons (G1). Les vols ont lieu principalement durant les périodes crépusculaires : l’essentiel des vols se déroulerait entre 17 et 21 heures.

 

Bien que la longueur de chaque génération dépende des températures de l'année, il est admis que cette durée moyenne est comprise entre 4 à 6 semaines. L’activité des papillons est dépendante des conditions climatiques :

- le vol et la reproduction des papillons sont gênés voire empêchés par temps pluvieux ou venteux ;

- le risque de pontes est nul tant que les températures crépusculaires sont inférieures à 14°C. Des travaux ont montré que la plage de températures idéales pour la reproduction du carpocapse des prunes est comprise entre 15°C et 23°C. 

- lorsque toutes les conditions sont réunies, les femelles fécondées ne déposeront qu'un seul oeuf par prune. Une phéromone d'oviposition empêche le dépôt de plusieurs oeufs sur le même fruit. La fécondité moyenne est de 30 à 50 oeufs par femelle fécondée. La durée de vie moyenne des femelles est de 8 à 11 jours et passe de 9 à 15 jours pour les mâles. Ces durées de vie peuvent se rallonger de 3 à 5 jours dans le cas où de mauvaises conditions climatiques viendraient perturber la reproduction.

- l’oeuf éclôt au bout de 4 à 15 jours. Il peut avorter si le cumul de température nécessaire à son éclosion (70°C en base 10) n'est pas atteint dans les délais (9 à 10 jours). La durée du jour (photopériode) influence la fécondité des futurs papillons : plus cette durée sera importante, plus la fécondité sera élevée et inversement. Les oeufs donnent naissance à une jeune larve. Cette larve juvénile va alors se déplacer autour de la prune au minimum 3 heures et au maximum 12 heures : c'est le stade baladeur. Après cette période, elle perfore l’épiderme, sans l’ingérer et pénètre à l’intérieur du fruit. La larve se nourrit de l'épiderme du fruit jusqu'à atteindre son dernier stade de développement (10 à 12mm de long, couleur rose vif). Elle perfore l'épiderme du fruit pour en sortir. Cachée sous les écorces ou au sol, elle devient un papillon après une nymphose d'une dizaine de jours.

 

La deuxième génération de carpocapse débute avec le vol des adultes issus de la première génération. Le cycle décrit ci-dessus se reproduit... Dans les vergers de prunier d'Ente, le carpocapse des prunes peut compléter 3 générations par an.

 

Méthodes de protection

 

  • Mesures prophylactiques

- Eliminer les fruits touchés, broyer les fruits non récoltés ou les noyaux tombés au sol, supprimer les momies de fruits dans les arbres lors de la taille.

- Les chauves-souris et certaines espèces d'oiseaux, notamment mésanges, sont connues pour être de gros consommateurs de lépidoptères. Des publications, notamment du CTIFL et de l'IFPC, disponibles sur le site ECOPHYTOPIC, indiquent comment favoriser l'habitat de ces prédateurs naturels des papillons nuisibles aux cultures.

- Des filets de type Alt'carpo pourront être installés sur la parcelle (en mono-rang ou en mono-parcelle). Ils ne seront efficaces que s'ils sont installés précocement dans l'historique de la parcelle (arbres jeunes), avant que le "potentiel carpocapse" n'y soit trop élevé. Les mailles des filets devront être suffisamment petites pour empêcher le passage du papillon. Les ouvertures et fermetures des filets pendant la saison devront intervenir de manière à ne pas perturber la pollinisation, ou à ne pas favoriser l'apparition de maladies (les filets modifient la circulation d'air et l'hygrométrie au sein de la parcelle).

- La méthode de confusion sexuelle peut être utilisée. La diffusion d'un bouquet de phéromones femelles dans la parcelle, empêchera le papillon mâle de rencontrer un papillon femelle. L'accouplement n'a pas lieu, il n'y a pas de dépôt d'oeufs. Attention toutefois, cette technique ne fonctionne que si certaines préconisations sont respectées :

* l'infestation en année n-1 de la parcelle ne doit pas excéder quelques % de fruits avec dégâts ;

* la parcelle "confusée" doit mesurer au minimum 3 hectares d'un seul tenant ;

* le papillon (notamment une femelle fécondée) étant capable de voler sur 250 mètres au moins, la parcelle doit être située à plus de 300 mètres de tout autre parcelle de prunier "non confusées" ;

* le nombre de diffuseurs / ha doit être respecté. En bordures de parcelle, aux emplacements des arbres manquants, le nombre de diffuseurs doit être doublé pour assurer la continuité et la régularité du nuage de phéromones.

 

  • Protection du verger

- Il existe un modèle de prévision des pontes et des éclosions des différentes générations de carpocapse des prunes, en fonction des piégeages d'adultes réalisés et des prévisions météorologiques. Les résultats de cette modélisation sont disponibles dans les bulletins de santé du végétal.

- Il existe deux périodes clés pour limiter le développement du carpocapse des prunes : en début de première génération, puis en début de deuxième génération. Lorsque les deux premières générations sont bien contrôlées, le risque lié à la troisième génération est en général minime.

 

Dernière modification : 25/04/2018
Carpocapse du prunier (<i>Cydia funebrana<\i>)
Figure 1
Carpocapse du prunier 2
Figure 2
Carpocapse du prunier (<i>Cydia funebrana<\i>)
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Carpocapse du prunier (<i>Cydia funebrana<\i>)
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Carpocapse du prunier (<i>Cydia funebrana<\i>)
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Prunier_Cycle-carpocapse<i>Cydia funebrana<i>
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