Puceron du melon et du cotonnier
Aphis gossypii
Généralités
- Le puceron Aphis gossypii est largement répandu à travers le monde. Ce puceron est un ravageur majeur des plantes de la famille des cucurbitacées en raison de sa faculté à transmettre des virus.
- En Guyane, A. gossypii est également rencontré sur tomates, aubergines, gombos, dachines, citrus et papayers.
- Répartition dans les Départements d'Outre-Mer :
Mayotte | Réunion | Guyane |
Guadeloupe | Martinique | Nouvelle-Calédonie |
- Extrêmement polyphage, le puceron A. gossypii se développe sur plus de 92 familles botaniques.
Solanacées | Cucurbitacées | Composées |
Crucifères | Fabacées | Malvacées |
Ombellifères | Alliums |
- Observé en plein champ comme sous abris.
Symptômes, dégâts
- Les pucerons produisent du miellat provoquant l’apparition de fumagine sur le feuillage des plantes infestées. Ces champignons lorsqu’ils sont en abondance, peuvent limiter la photosynthèse et entraîner une diminution du rendement. La fumagine si elle se développe sur les fruits peut entraîner une dépréciation de la production mais un simple lavage permet de la retirer.
- Aphis gossypii est également connu pour être un excellent vecteur de virus chez les cucurbitacées.
- En Guyane, il est capable de transmettre sur concombre les virus suivants :
- Zucchini yellow mosaic virus (ZYMV),Virus de la mosaïque jaune de la courgette
- Papaya ringspot virus (PRSV),Virus des taches en anneaux du papayer
- Cucumber mosaic virus (CMV),Virus de la mosaïque du concombre. - Les attaques précoce de ce virus peuvent entraîner la perte totale de la production.
Biologie
- Dans les climats chauds, les pucerons Aphis gossypii se multiplient par parthénogénèse : la reproduction a lieu sans fécondation. Les oeufs sont directement produits par la femelle adulte.
- La température optimale de reproduction est de 20 – 25 °C : la femelle produit alors en moyenne 2,8 larves par jour. Le puceron atteint sa maturité au bout de 5 jours.
- La couleur des pucerons A. gossypii peut varier du jaune au vert sombre. La femelle, longue de 2 mm possède 2 cornicules noires, les antennes sont plus courtes que le corps. L’extrémité des pattes est brune.
- Les pucerons sont généralement situés à la face inférieure des feuilles, souvent en association avec des fourmis qui les protègent.
Protection
- Désherber la culture et ses abords.
- Contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans la culture ou l'abri.
- Produire les plants dans un abri insect-proof.
- Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris.
- Détecter les premiers ravageurs grâce aux panneaux jaunes englués posés au-dessus de la culture dès l'introduction des plants.
- Plusieurs auxiliaires ont une action sur le puceron Aphis gossypii. Les auxiliaires prédateurs : les larves de coccinelles et de syrphes consomment les pucerons. Certains hyménoptères parasitoïdes, les Aphelinus spp. sont connus pour pondre leurs oeufs dans les pucerons.
- La présence de ces auxiliaires naturels peut-être favorisée :
- Pour les Aphelinus, et les Syrphes adultes le nectar des fleurs est une importante source de nourriture qui pourra être apportée par la flore spontanée ainsi que l’implantion de bandes fleuris.
- Pour les coccinelles, l’implantation de sorgho peut favoriser leur présence car cette plante peut héberger le puceron des graminées (Rhopalosiphum maidis) dont se nourrissent les larves de coccinelles. Ce puceron spécifique des graminées constitue une source de nourriture pour les coccinelles et ne s’attaque pas à la culture principale (Source Bio Savane). - Une bonne gestion de la fertilisation azotée en limitant les apports en excès limite la susceptibilité des plantes aux attaques de pucerons et autres ravageurs.
- Des insecticides sont homologués contre les pucerons sur cucurbitacées (consultez le site internet e-phy), cependant, de nombreux phénomènes de résistance sont à déplorer et ces produits, à large spectre, tuent également la faune auxiliaire. De plus, un traitement insecticide peut parfois s’accompagner de l’extension d’une maladie virale : conséquence d’une hyperactivité des pucerons vecteurs sur la parcelle traitée.