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Lutte biologique par conservation

 

  • Définition et rôle dans la réduction des produits phytosanitaires : aménagement à long terme d’un environnement favorable aux ennemis naturels des ravageurs des cultures. Il s’agit de leur fournir des lieux de ponte et de refuge, mais aussi des ressources alimentaires (pollen, nectars floraux et extra-floraux) indispensables pour les adultes de certaines espèces (chrysopes, syrphes, parasitoïdes) ainsi que des proies secondaires. Les auxiliaires ainsi attirés peuvent contribuer à contrôler les populations de ravageurs présents sur les cultures. Des traitements insecticides peuvent alors être évités par voie de conséquence et doivent aussi l’être afin de préserver les auxiliaires.
  • Contre quels bioagresseurs ? Divers ravageurs aériens (cochenilles, pucerons, aleurodes, acariens, etc.).
  • Sur quelles cultures ? Maraîchage, racines et tubercules.
  • Quand ? Certains aménagements sont pérennes (haies) mais d’autres doivent être mis en place chaque année (bandes enherbées et fleuries).
  • Où ? Il estconseilléd’introduire de la diversité végétale (plantes-relais) àplusieurséchelles :
    • à l’intérieur des parcelles (association de cultures, plantes intercalaires, plants isolés).
    • aux abords des parcelles ou à l’entrée des serres (bandes enherbées et fleuries, parterres de plantes, gestion raisonnée des adventices, plants isolés).
    • à l’échelle du paysage (vergers, haies, bosquets).

Une gestion collective du paysage à une échelle supérieure à celle de l’exploitation est souhaitable car la diversité des habitats et des espèces refuges influe sur celle des auxiliaires.

  • Dans quelles conditions ? La sélection des plantes-relais se fait en fonction des ravageurs à réguler dans la parcelle : choisir des plantes qui accueillent des phytophages du même genre que les ravageurs pour nourrir les auxiliaires quand les ravageurs ne sont pas présents. Ces phytophages ne doivent pas s’attaquer aux cultures de rente de l’exploitation. Choisir des espèces végétales ayant de bonnes capacités nectarifères et pollinifères. Etre vigilant en évitant les espèces qui peuvent favoriser des bioagresseurs et qui peuvent devenir des réservoirs de ravageurs ou de maladies pour les cultures voisines (plantes de la même famille). Choisir des espèces végétales déjà présentes localement, pour éviter d’introduire de nouvelles plantes, potentiellement invasives. De plus, les auxiliaires colonisent plus facilement une plante qu’ils ont déjà l’habitude d’occuper plutôt qu’une plante nouvelle. Il est préférable d’introduire plusieurs espèces dans un même aménagement et de mélanger des espèces pérennes et non pérennes pour fournir des ressources aux auxiliaires tout au long de l’année. Si les parcelles sont de grande taille, il faut répartir les plantes à l’intérieur de celles-ci. Il est conseillé de faucher le plus tardivement possible lorsque la floraison est terminée ou à défaut d’alterner bandes fauchées et non fauchées. Dans le cas de haies, celles-ci doivent occuper au moins 5 % de la surface de la parcelle pour offrir un abri aux auxiliaires et être irriguées les 3 premières années. Un mélange d’espèces est préférable, la haie doit être suffisamment dense, reliée à d’autres sources de biodiversité (corridor écologique). Néanmoins, il semblerait qu’en zone aride les haies soient plutôt un refuge pour les ravageurs.
  • Réglementation : les règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) incitent à l’implantation de bandes enherbées tampon le long des cours d’eau d’une largeur de 5 m minimum. Seules les espèces autochtones sont autorisées, sauf s’il s’agit d’espèces invasives.
  • Temps de travail : augmentation pour le semis ou la plantation, l’observation et la gestion des aménagements : entre 15 et 20 h pour l’implantation d’une haie de 100 m et 1 h/an pour son entretien (la 1ère année et dans une moindre mesure par la suite, un ou plusieurs désherbages sont nécessaires entre l’implantation et la taille ou l’élagage annuel de la haie).
  • Compatibilité des techniques alternatives entre elles : 

 

 

Dernière modification : 03/05/2017
  • Auteur :
  • I Dulin (INRA-AgroParisTech)