Pucerons
Généralités
- Insectes polyphages de répartition mondiale appartiennent à l'ordre des Hémiptères, au sous-ordre des Sternorrhyncha et à la superfamille des Aphidoïdés.
- Très fréquents et très dommageables sur les cultures légumières, notamment en zones de production sub-tropicales, tropicales et équatoriales, se développant assez fréquemment sur les plantes sous la forme de colonies.
- Vecteurs de virus (CMV, ZYMV, etc.) particulièrement redoutables pour certaines cultures légumières.
- Plusieurs espèces rencontrées* :
- Aphis gossypii (Glover 1877).
- Aphis craccivora Koch).
- Lipaphis erysimi (Kaltenbach, 1843).
- Myzus persicae (Sulzer 1776).
- Macrosiphum euphorbiae (Thomas 1878).
- Aulacorthum solani (Kaltenbach 1843).
- A compléter
- Existence de populations résistantes aux insecticides chimiques à cause de leur utilisation intensive.
- Observés en plein champ et sous abris.
* : pour vous aider dans la reconnaissance des espèces de pucerons, consulter le site INRAE Encyclop'Aphid.
- Famille(s) botanique(s) sensible(s)* :
Aphis gossypii | Solanacées | Cucurbitacées |
Composées | Crucifères | |
Légumineuses | ||
Aphis craccivora | Solanacées | Composées |
Myzus persicae | Solanacées | Cucurbitacées |
Composées | Crucifères | |
Légumineuses |
- Zone de production affectées :
Aphis gossypii | Mayotte | Réunion |
Guyane | Guadeloupe et Martinique | |
Nouvelle-Calédonie | Polynésie-Française | |
Aphis craccivora | Mayotte | Réunion |
Guyane | Guadeloupe et Martinique | |
Nouvelle-Calédonie | Polynésie-Française | |
Myzus persicae | Réunion | Guadeloupe et Martinique |
Nouvelle-Calédonie | Polynésie-Française |
- Organes attaqués
Feuilles | Fruits | Tiges |
Dégâts
- Symptômes :
- Ponctuations chlorotiques, déformations diverses des jeunes feuilles qui sont enroulées et plus ou moins boursouflées consécutivement aux piqûres nutritionnelles des pucerons (figures).
- Réduction de la croissance des jeunes pousses, voire des plantes (figure).
- Signes : Présence de larves et d'adultes sur les organes affectés (figures 2, 10 à 15). En plus des colonies de pucerons, des mues blanches sont fréquemment observées à la surface des organes aériens, ainsi que la présence de miellat rapidement colonisé par des champignons opportunistes à l'origine de la fumagine (sooty mold) (figures ). Rappelons que cette dernière entraine une réduction de la photosynthèse et de la respiration foliaire et rend les productions non commercialisables.
- Confusions possibles :
Biologie
- Cycle de développement : assez compliqué faisant intervenir des oeufs, des fondatrices de populations, des adultes, parmi ceux-ci, des femelles vivipares ailées ou non, et des mâles ailés.La durée du cycle varie en fonction de l'espèce, de la nature de la plante hôte et de son état, et des conditions climatiques.
- Oeufs pondus sur divers hôtes, herbacés ou ligneux, éclosent et donnent lieu à des fondatrices. Par la suite, durant une longue période, on trouve des femelles vivipares au sein des colonies. Oeufs et femelles vivipares permettent aux pucerons de se pérenniser.
- Formation de jeunes larves qui se nourrissent immédiatement de la sève et muent 4 fois avant de donner naissance à l'adulte. Des mues blanches (exuvies) sur la végétation trahissent la présence de pucerons dans la culture.
- Adultes ailés ou non (dans ce dernier cas on parle d'individus « aptères »)(2) (figure ). Chaque individu peut donner naissance à 40-100 descendants en fonction de l'hôte et des conditions climatiques notamment.
- Larves et adultes souvent présents à la face inférieure du limbe, se nourrissant grâce à leur rostre. Le sucre en excès contenu dans la sève est rejeté sous la forme de miellat.
- Dispersion : possible via les aptères qui se déplace sur les plantes et visitent les plantes voisines. Dès que les ailés apparaissent (lors de pullulations), ils se dispersent dans la culture ou dans des parcelles à proximité. Les plants et les ouvriers peuvent contribuer à leur dissémination.
- Apprécient les températures clémentes et les conditions estivales des abris.
Protection
- Utiliser des variétés résistantes à la colonisation par Aphis gossypii dans le cas d'une culture de melon
- Désherber la culture et ses abords.
- Produire les plants dans une pépinière insect-proof.
- Contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans la culture ou l'abri.
- Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris quand les conditions climatiques le permettent.
- En culture sous abris, détecter les premiers ravageurs grâce à des panneaux jaunes englués posés au-dessus de la culture dès l'introduction des plants.
- Favoriser les ennemis naturels en culture de plein champ ou sous les abris ouverts.
- Introduire des auxiliaires dans les abris fermés si disponibles.
- Raisonner la protection chimique* (e-phy), en particulier si vous utilisez des auxiliaires ou des biopesticides.
- Traiter les plantes avant arrachage en présence de populations élevées de ravageurs afin de ne pas contaminer des cultures hôtes proches.
* : des résistances aux insecticides ou acaricides sont connues chez ces ravageurs.