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 Bemisia tabaci, Trialeurodes vaporariorum, etc

Aleurodes ou mouches blanches 

 

 Généralités

  • Insectes plutôt polyphages largement répartis dans le monde, et particulièrement dommageables en zones tropicales. Certaines espèces sont des vecteurs de nombreux et redoutables virus. Ils appartiennent à l'ordre des Hémiptères et à la famille des Aleyrodidae.
  • Les adultes ressemblent à des moucherons presque entièrement blancs d'environ 1 à 3 mm de long selon l'espèce, et se tiennent principalement sur les jeunes feuilles. Les larves, aplaties, ont une forme ovale et sont de couleur blanchâtre ou sombre, recouverte ou non de sécrétions cireuses blanches selon les espèces, ce qui permet de les reconnaître. Toutefois la couleur des larves peut changer si elles sont parasitées par des microhyménoptères. Ces larves peuvent être confondues avec des cochenilles farineuses, mais celles-ci sont rares sur les cultures maraîchères et on n'observera pas de "mouches blanches" dans ce cas.
  • Nombreuses espèces rencontrées en zones tropicales : 
    • L'aleurode du tabac Bemisia tabaci Gennadius, dont principalement le biotype B - synonyme de Bemisia argentifolii  (Bellows & Perring) - (figures 1 à 4)
    • L'aleurode des serres Trialeurodes vaporariorum (Westwood) (figure 5), présent dans les climats frais ou en altitude
    • L'aleurode des solanacées Aleurotrachelus trachoides (Back) (figures 6 à 8)
    • L'aleurode du chou Aleyrodes proletella (L.) (figure 9)
    • L’aleurode à ponte en spirale Aleurodicus dispersus Russel (figures 10 et 11)
    • L'aleurode du manioc Aleurotrachelus socialis Bondar présente en Guyane
  • Ces insectes sont observés en plein champ et dans les cultures sous abris.

Famille(s) botanique(s) sensible(s) :

les deux premières espèces sont très polyphages, se développant sur plusieurs centaines d'hôtes cultivés ou non, tandis que les autres sont présentes sur quelques familles botaniques.

Bemisia tabaci
Solanacées   Cucurbitacées
Composées Crucifères 
Légumineuses Malvacées 
Trialeurodes vaporariorum
 Solanacées Cucurbitacées 
 Composées Légumineuses 
Aleurotrachelus trachoides
Solanacées 
Aleyrodes proletella
 Composées Crucifères 
Aleurodicus dispersus
Solanacées  


Zones de production affectées
:  

Bemisia tabaci
Mayotte   Réunion
Guyane Guadeloupe, Martinique 
Nouvelle-Calédonie Polynésie-Française 
Trialeurodes vaporariorum
 Guadeloupe, Martinique Réunion 
 Nouvelle-Calédonie Polynésie-Française 
Aleurotrachelus trachoides
Guyane  Réunion 
Guadeloupe, Martinique Polynésie-Française 
Aleyrodes proletella
 Guadeloupe, Martinique 
Aleurodicus dispersus
Mayotte  Réunion 
Guyane  Guadeloupe, Martinique 
 Nouvelle-Calédonie Polynésie-Française  


Organes attaqués

Feuilles Fruits

 


Dégâts 

 

  • Symptômes :
    • Nombreuses piqûres et succions de sève provoquant un ralentissement du développement des plantes et parfois des chloroses des feuilles.
    • Miellat produit en grande quantité par ces insectes, Ce substrat est colonisé par la suite par des champignons opportunistes responsables de la fumagine (figures 12 et 13). La moisissure produite couvre la surface des organes aériens des plantes, les souillent, rendant parfois impropres la commercialisation des fruits, et dimininue la photosynthèse. 
    • Les piqûres des larves du biotype B de Bemisia tabaci entrainent des désordres physiologiques sur certaines cultures (argenture de la courgette (figure 14) et autres Cucurbita, mauvaise maturation de la tomate (figure 15).
    • De nombreux virus comme le TYLCV (figure 16) et le PYMV peuvent être transmis par Bemisia tabaci, notamment sur Solanacées, entrainant à terme la mort du plant. Trialeurodes vaporariorum peut parfois transmettre des viroses. 
  • Signes : Présence de larves et d'adultes sur les organes affectés (figures 2, 10 à 15). De la fumagine (sooty mold) (figure 12) est souvent associée à la présence d'aleurodes. Rappelons que cette dernière entraine une réduction de la photosynthèse et de la respiration foliaire et rend les productions non commercialisables.
  • Confusions possibles

Biologie

  • Cycle de développement : comprend 3 phases de développement se déroulant à la face inférieure des feuilles des plantes attaquées : œuf, 4 stades larvaires et adulte. Seul le premier stade larvaire est mobile et le dernier en fin de développement est appelé nymphe ou puparium. La durée du cycle complet (figure 17) varie en fonction de la température, de la plante-hôte et des différentes espèces, et est d'environ 3 semaines en conditions tropicales. Dans les conditions tropicales, les cycles sont continus et tous les stades sont présents à un même moment.
  • Ces insectes se maintiennent sur leurs plantes cultivées tant qu'elles perdurent, mais aussi sur diverses plantes adventices, qu'il conviendra donc d'éliminer soigneusement.
  • Dispersion : Les adultes volent peu mais sont facilement emportés par le vent, et se dispersent rapidement dans les cultures. La diffusion de plants infestés contribue à la dispersion de ces insectes.
  • Conditions favorables : les aleurodes se multiplient rapidement en conditions climatiques tropicales, et davantage dans les abris (absence de pluie et de vent, excès de fertilisation azotée).

Protection

  • Faire un vide sanitaire sur l'exploitation si les populations d'aleurodes sont importantes.
  • Produire les plants dans une pépinière insect-proof.
  • Contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans la culture ou l'abri.
  • Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris quand les conditions climatiques le permettent.
  • En culture sous abris, détecter les premiers ravageurs grâce à des panneaux jaunes englués posés au-dessus de la culture dès l'introduction des plants.
  • Favoriser les ennemis naturels en culture de plein champ ou sous les abris ouverts.
  • Introduire des auxiliaires dans les abris fermés si disponibles.
  • Raisonner la protection chimique (e-phy), en particulier si vous utilisez des auxiliaires ou des biopesticides, d'autant que la plupart des insecticides sont peu efficaces sur les aleurodes.
  • Traiter les plantes avant arrachage en présence de populations élevées de ravageurs afin de ne pas contaminer des cultures hôtes proches.
Dernière modification : 21/03/2023
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • P Ryckewaert (CIRAD)
bemisia_tabaci_concombre1
Figure 1
Bemisia tabaci
Figure 2
bemisia_tabaci_concombre3
Figure 3
ponte Bemisia
Figure 4
Trialeurodes vaporariorum
Figure 5
Aleurodes-Piment5
Figure 6
Aleurodes-Piment3
Figure 7
Aleurotrachelus trachoides
Figure 8
Aleyrodes proletella
Figure 9
Aleurodicus dispersus
Figure 10
ponte Aleurodicus
Figure 11
Fumagine-Tomate1
Figure 12
Aleurodes-Piment-Guyane3
Figure 13
Aleurodes-Argenture
Figure 14
Aleurodes-Marbrure
Figure 15
TYLCV-Tomate4
Figure 16
Cycle-bemicia_tabaci
Figure 17
Aleurodicus-dispersus1
Figure 18
Aleurodicus-dispersus2
Figure 19