Passalora fulva (Cooke) U. Braun & Crous, (2003)
Cladosporiose de la tomate
Généralités
- Champignon mondialement répandu, en particulier dans les zones de production humides. Plutôt connu sur le terrain sous son synonyme « Cladosporium ». Plusieurs races sont actuellement présentes sur le terrain, contournant les résistances variétales et révélant des profils de virulences différents.
- Maladie plutôt observée sous abris.
- Elle est très spécifique des organes aériens de la tomate.
- Famille(s) botanique(s) sensible(s)
Solanacées |
- Zones de production affectées :
Mayotte | Réunion |
Guyane | Guadeloupe |
Nouvelle-Calédonie |
- Organes attaqués
Feuilles |
Symptômes
- Symptômes :
- Taches vert clair à jaune pâle, aux contours diffus, circulaires à angulaires, situées plutôt sur les folioles des feuilles basses (figures 1 à 3 et 5). À terme, les tissus situés au centre des taches brunissent, se nécrosent (figure 5) et se dessèchent tandis que les feuilles s'enroulent.
- La maladie gagne par la suite les parties hautes des plantes tandis que les vieilles feuilles entières finissent par se dessécher entièrement et tomber parfois.
- Tiges parfois affectée.
- Fleurs rarement attaquées mais lorsqu'elles le sont, elles meurent avant la nouaison.
- Sporulation olivâtre sur les sépales et nécroses de ses derniers. Lésions irrégulières de temps à autre sur fruits verts ou matures : de teinte noire, pourvues d'une bordure diffuse, elles donnent lieu à une pourriture pédonculaire.
- Signes : un duvet d'abord blanchâtre, puis violacé à brun olivâtre, couvre progressivement les taches à la face inférieure du limbe.En conditions très favorables, P. fulva sporule également sur la face supérieure du limbe qu'il recouvre plus ou moins (figures 6 à 9 et 10 à 13).
- Confusions possibles : cercosporiose
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Biologie
- Conservation : grâce à son mycélium, des sclérotes et ses conidies (figures 10 à 13) sur et dans le sol, sur les parois des abris. Ses potentialités saprophytiques lui permettent de se maintenir aussi sur les débris végétaux ; se pérenniser sur les semences. Signalons qu'il a été décrit au Brésil sur Carica papaya, hôte susceptible de le pérenniser.
- Infection : les conidies germent si un film d'eau est présent ou si l'hygrométrie est supérieure à 85 %.Son mycélium pénètre dans les feuilles par l'intermédiaire des stomates. Les contaminations s'effectuent en 24 à 48 heures en conditions humides. L'incubation est assez longue : elle dure couramment de 10 à 15 jours.
- Sporulation : en quelques heures et production d'un très grand nombre de conidies à la face inférieure des folioles.
- Dissémination : les conidies sont disséminées par le vent, les courants d'air dans les abris, les éclaboussures d'eau, les outils, les vêtements des ouvriers, et certains insectes.
- Conditions favorables : affectionne particulièrement les températures de l'ordre de 20 à 25°C et des ambiances humides, et son activité est limitée au-dessous de 11°C. En zones tropicales, il se manifeste surtout durant les périodes « fraîches », lorsque l'hygrométrie de l'air est élevée. Les fumures azotées excessives favorisent également la cladosporiose. Plus l'hygrométrie est élevée, plus la sporulation est importante.
Protection
- Il existe des variétés résistantes, des races sont peuvent-être capables de contourner les gènes de résistance utilisés.
- Désinfecter les graines si nécessaire si besoin.
- Utiliser des plants sains.
- Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
- Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération du feuillage.
- Effeuiller les parties basses des plantes afin d'éliminer les premières feuilles affectées et améliorer l'aération du couvert végétal.
- Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
- Sous abris, aérer au maximum.
- Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
- Eliminer assez rapidement les résidus végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits.
- Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy).