Méthodes de protection
- Les auxiliaires
Un grand nombre de prédateurs peuvent limiter les populations d’acariens : anthocorides (Orius spp.), mirides, coccinelles (Stethorus spp.), chrysopes, hémérobes ; acariens prédateurs (Phytoséiides). La protection de ces espèces est une nécessité.
Les plus actifs sont les acariens prédateurs de la famille des Phytoséiides ; les plus répandus sont Typhlodromus pyri Scheuten et Ambliseius andersoni Chant, en région septentrionale, Neoseiulus californicus Mc Gregor en zone méditerranéenne. Ces espèces ont acquis des résistances à certaines familles de produits chimiques.
- Lutte chimique
Elle a pour but de maintenir les acariens à un niveau économiquement tolérable. Elle est nécessaire lorsque l’action des auxiliaires est insuffisante.
Période préflorale : action sur les œufs d’hiver après observation de leur importance.
En cours de végétation : action sur les œufs d’été et sur les formes mobiles.
Une stratégie de protection intégrée globale au niveau de l’ensemble des maladies et ravageurs résout partiellement ou totalement les difficultés. Il faut évaluer les risques (prognose hivernale). Le comptage des oeufs d’hiver s’effectue sur 2 bourgeons contigus pris sur 50 rameaux(total 100 bourgeons) prélevés principalement à la face sud des arbres. L’observation a pour but de dénombrer les bourgeons ayant plus de 10 oeufs.
Si le nombre de bourgeons occupés par plus de 10 œufs est inférieur à 40% : pas d’intervention.
Si le pourcentage est compris entre 40 et 60 % : huile blanche avant éclosion des œufs.
Si ce pourcentage dépasse 60 % : ovicide avant éclosion et larvicide à 80 % des éclosions. En cas de résistance : huile blanche.
Les contrôles en végétation sont très importants. Ils consistent à dénombrer les formes mobiles sur 100 feuilles prises au hasard dans la parcelle. Courant avril, à la fin de l’éclosion des oeufs, les observations se font sur les feuilles des rosettes, et de fin mai à août sur les jeunes feuilles adultes (tous les 15 jours). Le seuil est de 50% de feuilles occupées par au moins une forme mobile. Il faut tenir compte de la présence des phytoséiides.
De fin avril à courant mai il peut y avoir une période de diminution apparente des acariens dans le feuillage, liée à la forte croissance des rameaux. A partir d’août, il y a ponte des oeufs d’hiver sur les rameaux.
Lors du positionnement des traitements, il faut veiller à ne pas employer 2 fois dans la saison des matières actives de la même famille chimique ou ayant un site d’action similaire. Il faut prendre en compte l’existence de souches d’acariens résistantes à certaines substances actives. En végétation, l’intervention s’effectue avec des larvicides ou adulticides, après dépassement des seuils, en tenant compte des possibilités de la spécialité et éventuellement de son action sur les phytoptes. L’efficacité est fonction de la température, du mode d’action, etc… Attention aux actions secondaires en particulier sur les phytoséiides. En présence de prédateurs, différer l’intervention et renouveler les contrôles tous les 3 ou 4 jours.
La mauvaise qualité de la pulvérisation peut être une cause d’échec.
On utilisera des acaricides spécifiques. Chaque produit est bien caractérisé dans son action, son mode d’emploi. Cela permet un choix en fonction de la parcelle, de l’époque, du stade de développement de l’acarien et de la date de cueillette. Pour éviter l’apparition de souches d’acariens résistantes, il est recommandé d’utiliser alternativement des acaricides appartenant à des familles chimiques différentes.
La nécessité de la lutte chimique se fait sentir différemment selon qu’il s’agit de variétés précoces ou tardives. En effet, les pullulations sont presque toujours liées à l’intensification des traitements insecticides polyvalents et ne se produisent guère avant juillet. Ainsi, pour les variétés précoces, la stimulation est moins forte et la récolte intervient généralement avant que les problèmes ne deviennent graves.