Caractéristiques du ravageur et de ses dégâts
- Description du ravageur :
L'adulte mesure entre 2 et 3 mm long. Le corps est noir (figure 1) et les élytres sont recouverts de squamules blanchâtres, formant 2 rangées de squamules par interstries. Les antennes et les tarses sont noirs. Comme les autres espèces du genre Ceutorhynchus, C. obstrictus possède des paquets de squamules jaunâtres dans l'angle thoraco-élytral, bien visible du dessus.
Attention C. obstrictus peut facilement être confondu avec deux espèces très proches, il faut donc être vigilent sur les caractères suivants : chez C. obstrictus le nombre d'articles au funicule antennaire est de 7 alors que C. typhae n'en possède que 6. De même, C. gallorhenanus se distingue de C. obstrictus par la présence de squamules plus larges sur les élytres et ovales le long de la suture élytrale, qui recouvrent davantage le tégument. Ces espèces peuvent être séparées à l'aide de l'outil d'identification en ligne COLEOTOOL. C. typhae et C. gallorhenanus ne sont pas des espèces nuisibles des cultures et sont rarement rencontrées sur colza.
La larve de dernier stade mesure entre 4,5 et 5,3 mm de long. Elle est apode, blanche et possède une capsule céphalique jaunâtre.
- Les dégâts sur les cultures :
Les morsures de l'adulte sur boutons puis sur siliques ressemblent à des piqûres. Les morsures alimentaires et les piqûres de ponte sur les boutons (figure 2) et siliques (figure 3) de colza sont sans incidence sur le rendement, la plante les compensant entièrement. De plus, la plante peut compenser les dégâts sur graines jusqu'à 20% de siliques attaqués. En année humide, ce charançon peut attaquer jusqu'à 60 à 70 % des siliques, entraînant une perte de 30% du rendement (favorisant la germination des graines dans les siliques et le développement de maladies cryptogamiques).
En outre, les morsures et les piqûres de ponte permettent aux Cecidomyiidae, en particulier à la cécidomyie des siliques des crucifères (Dasineura napi), de déposer leurs oeufs en très grande quantité et de causer des ravages supplémentaires. L'activité larvaire des Cecidomyiidae entraîne l'éclatement des siliques et les pertes peuvent alors atteindre 50% de la récolte.