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Biologie, épidémiologie

- Conservation et sources d'inoculum

Les Pythium spp. sont capables de vivre à l'état saprophyte aux dépens de la matière organique. Leur faible spécificité parasitaire leur permet d'attaquer un nombre important d'hôtes qui assurent aussi leur multiplication et leur conservation. Ils se maintiennent dans le sol grâce à des structures de résistance, comme les oospores (figure 1), les chlamydospores et, à un moindre degré, les sporanges. Chez certaines espèces, les oospores peuvent se conserver de deux à douze années. Les formes de conservation de ces champignons sont stimulées par les exsudats émis par les graines ou les racines. Elles produisent soit un tube germinatif, soit des zoospores.


- Pénétration dans la plante et invasion de l'hôte

Ces champignons pénètrent directement dans les tissus épidermiques ou passent par l'intermédiaire de blessures. Ils envahissent rapidement les tissus, grâce à l'action conjuguée de diverses enzymes pectinolytiques et cellulolytiques et progressent entre et dans les cellules. Des sporanges et des oospores se forment à l'intérieur des tissus ou à leur surface.


- Dissémination du parasite (figures 2 et 3)

Les Pythium spp. sont parfaitement adaptés à la vie dans la phase aqueuse des sols et dans la solution nutritive des semis flottants. L'eau assure en grande partie leur dissémination. Cette dernière est aussi favorisée par certains substrats, les plants... Dans les pépinières où la densité des plants est importante, les Pythium spp. se transmettent de plante à plante au cours de la progression dans le sol du mycélium. Des disséminations aériennes sont parfois possibles à la suite d'éclaboussures survenues au cours d'irrigations par aspersion ou de fortes pluies.


- Conditions favorables au développement du champignon

Toutes les oomycètes n'ont pas le même pouvoir pathogène ; de plus, ils ont besoin de conditions particulières pour infecter les plantes ;
- la présence d'eau est presque toujours indispensable. Une forte humidité du sol, des échanges gazeux réduits constituent un avantage écologique pour ces champignons, au détriment d'autres champignons et micro-organismes parfois compétiteurs pour la matière organique du sol ;
- la température influence différemment le comportement de ces champignons. Il existe des espèces qui apprécient les sols froids, aux températures voisines de 15°C, comme Pythium ultimum (temp. opt. = 15-20°C, mini 2°C, maxi 42°C), d'autres ont des optima thermiques plus élevés. C'est notamment le cas de Pythium aphanidermatum (temp. opt. = 26-30°C, mini 5°C, maxi 41°C), qui se rencontre plutôt dans les zones chaudes tropicales ;
- la réceptivité de l'hôte n'est pas constante tout au long de sa vie. Les jeunes plantules, les tissus succulents, sont très sensibles. Par la suite, les plantes adultes peuvent le devenir, essentiellement lorsqu'elles subissent divers stress climatiques ou agronomiques. Ce sont surtout les radicelles nourricières qui sont affectées ;
- les attaques d'autres déprédateurs, comme les nématodes à galles qui sensibilisent les plantes aux Pythium spp.

Dernière modification : 05/02/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
pythium_aphanidermatum
Figure 1
zoospores
Figure 2
pythiacees_racines
Figure 3