Méthodes de protection
En France, le virus de la maladie bronzée de la tomate (Tomato spotted wilt virus, TSWV) est classé dans la liste des parasites de quarantaine à lutte obligatoire.
- En cours de culture
Il n'existe aucune méthode de lutte curative permettant de contrôler efficacement le TSWV en cours de culture. Une plante infectée le restera toute sa vie.
Si des attaques ont lieu en pépinière et qu'elles sont détectées précocement, les quelques plantes présentant des symptômes de TSWV seront rapidement détruites et en aucun cas plantées ultérieurement.
Les traitements insecticides sont indispensables pour contrôler les populations de thrips sur salades. Un certain nombre de produits peuvent être utilisés aussi bien au niveau du sol que sur les parties aériennes. En France, le nombre de produits utilisables est très limité, voire nulle. Certains aphicides possèdent des effets secondaires à l'égard de ces insectes. Généralement, les traitements sont peu efficaces pour maîtriser les épidémies de ce virus, surtout en plein champ. En effet, les thrips vecteurs proviennent fréquemment de l'extérieur de la parcelle et transmettent le virus au cours de leur nutrition, avant même que l'insecticide n'ait le temps d'agir. Des souches de Frankliniella occidentalis résistantes à plusieurs insecticides (diméthoate, acéphate, oxamyl, fenpropathrine) sont signalées ; elles ne contribuent pas à améliorer l'efficacité de la lutte chimique à l'égard de ces insectes. Elles doivent nous faire prendre conscience de l'intérêt qu'il y a à alterner des insecticides disposant de modes d'action différents. Pour être efficaces, les traitements devront être réalisés précocement, en assurant une bonne pénétration de la bouillie, de manière à atteindre les endroits où les thrips se réfugient.
En fin de culture, on éliminera toutes les plantes malades. On pourra aussi conseiller de laisser la parcelle vide durant 3 à 4 semaines afin que les stades larvaires encore présents sur le sol et les débris végétaux évoluent et que les thrips se dispersent ailleurs par la suite. Sous abri, on pourra aussi réaliser un vide sanitaire d'une durée comparable. Dans certains cas, une fumigation du sol est préconisée. Les abris pourront également être désinfectés.
- Culture suivante
Dans les pays où les contaminations sont très précoces, il faudra essayer d'empêcher ou de limiter au maximum les contaminations. Pour cela, on pourra :
- détruire les mauvaises herbes et les nymphes se trouvant sur le sol. Une désinfection de ce dernier pourra être envisagée ;
- protéger les jeunes plants en ayant recours à des agrotextiles (voiles non tissés, tissus maille...). La barrière mécanique ainsi créée retardera les contaminations. Les plants mis en place devront être sains ;
- désherber les abords de la pépinière afin d'éliminer les sources de virus et/ou de vecteurs. Cette mesure est particulièrement importante dans le cas de ce virus. Elle sera aussi réalisée soigneusement en plein champ.
Il sera aussi souhaitable d'intégrer aux rotations des productions peu à pas sensibles aux vecteurs. Il faudra aussi éviter de mettre en place une pépinière ou une culture de salades à proximité d'une culture sensible à cette virose et à ses vecteurs (espèces ornementales surtout : anémones, chrysanthème, renoncules). Comme pour les pucerons, il a été démontré que la couverture du sol avec un film plastique aluminisé réduisait le nombre de thrips présents dans les parcelles de salades, ainsi que l'incidence de cette virose.
Des traitements insecticides seront indispensables pour limiter les populations de thrips.
Un modèle de prévision de l'incidence de cette virose a été développé à Hawaï. Il a permis de démontrer que la fréquence initiale de plantes malades dans la culture traduisait mieux les risques de dégâts à la récolte, ceci comparativement à l'abondance en thrips. Pour cette raison, il sera salutaire d'éliminer les toutes premières salades malades.
Il est à noter qu'un certain nombre de descendants d'un croisement interspécifique entre Lactuca sativa et Lactuca saligna se seraient montrés résistants à une souche hawaïenne de TSWV. De plus, deux cultivars partiellement résistants, Tinto et Ancora, disposeraient des mêmes gènes de moindre sensibilité ; cette résistance serait partiellement dominante.
D'autre part, des génotypes de l'espèces sauvage L. perennis, incompatible avec la laitue, ont été identifiés comme résistants.
NB : La maîtrise des populations d'insectes sur une culture implique en fonction des situations l'emploi d'insecticides. Le nombre d'insecticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de consulter le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.