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Méthodes de protection

- En cours de culture

En France, la lutte contre les bactérioses de la salade est assez délicate car elles sévissent souvent tardivement ce qui rend difficile l'application d'une lutte chimique*. Néanmoins, un certain nombre de produits, tous à base de cuivre, sont disponibles ; cuivre de sulfate, cuivre de l'hydroxyde de cuivre, cuivre de l'oxyde cuivreux dont les produits fongiques fluctuent selon qu'il s'agisse d'une application sur chicorée witloof (production de chicons), chicorée witloof (production de racines) ou sur scarole, frisée. Cependant, l'utilisation de produits bactériostatiques comme le cuivre n'est que d'une efficacité relative. De plus, il faut savoir que des souches de Pseudomonas cichorii résistantes au cuivre et à la streptomycine ont été rapportées sur céleri en Floride. Par ailleurs, il convient de rappeler que la salade est très sensible au cuivre (risques de phytotoxicités). C'est pour cette raison que les différentes formes utilisables le sont à des doses plus faibles que la normale.

Il paraît évident, connaissant la biologie de cette bactérie, qu'il faut éviter les irrigations par aspersion lorsque cela est possible ou les réaliser plutôt le matin que le soir, afin que les plantes sèchent rapidement durant la journée. Ce type d'irrigation pourra être particulièrement dangereux à proximité de la récolte, surtout s'il n'est pas bien géré dans le temps.

Il convient de ne pas travailler dans les parcelles lorsque les plantes sont mouillées ; les risques de transmission de bactéries par contact sont élevés.

Les abris seront bien aérés afin de sécher la végétation, notamment à la suite d'une irrigation par aspersion. On éliminera le maximum de débris végétaux à la récolte et on évitera de les enfouir dans le sol car la bactérie peut s'y maintenir relativement bien.


- Culture suivante

Cette bactériose représente un risque non négligeable pour les futures cultures. Étant donné l'efficacité relative du cuivre, les producteurs auront tout intérêt à mettre en place des mesures prophylactiques permettant de réduire l'installation et l'extension de cette bactérie.

Les rotations culturales, mises en oeuvre préventivement pour retarder l'apparition d'agents pathogènes telluriques, permettront de limiter son maintien dans le sol. En effet, des rotations de trois années, conseillées sur d'autres cultures, semblent donner de bons résultats. La préparation du sol devra être particulièrement soignée. On favorisera un bon drainage de ce dernier. Et on utilisera plus volontiers les parcelles situées dans des emplacements bien aérés, favorisant le séchage du limbe. La proximité de cultures sensibles et/ou déjà contaminées sera bannie. Les plantes sensibles, en particulier les mauvaises herbes devront être éliminées.

Il ne faudra pas oublier d’éliminer ou de désinfecter tout le matériel (pots, tuteurs, ficelles…) utilisé lors de la précédente culture et qui aurait pu entrer en contact avec des plantes malades. Pour cela, vous pourrez utiliser de l’eau de Javel (titrant 12° chlorométriques, trempage durant 24 heures et rinçage à l’eau) ou une eau formolée (2 à 5 % de formol du commerce, trempage 1 heure et entreposage sous un film plastique 24 heures), ou un produit du commerce* (e-phy).

Dans les zones de production où cela sera possible, on choisira d'implanter les cultures à une période de l'année plutôt sèche.

La fumure des plantes devra être équilibrée, évitant les excès d'azote. On évitera des conditions de culture propices à l'apparition du "Tip burn".

Les salades destinées à la quatrième gamme seront soigneusement récoltées et rapidement réfrigérées. Les lots de salade devant être conservés relativement longtemps ou destinés à la quatrième gamme seront choisis dans des parcelles indemnes de cette bactériose.

En France, un traitement antibactérien à base de cuivre est préconisé sur chicorées, au stade 8-10 feuilles.

Des différences de sensibilité aux bactérioses entre types de salade et entre cultivars sont observées sur le terrain. Il ne semble pas que ces différences de comportement aient été valorisées en sélection. En effet, il n'existe pas actuellement de variétés de salade résistantes à Pseudomonas cichorii.


* Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous avons tout de même choisi de vous indiquer dans chaque fiche, le nom de quelques matières actives homologuées au moment de la rédaction de la fiche. Nous essaierons d’actualiser cette liste, au fur et à mesure des retraits et des nouvelles homologations. Malgré cela, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 09/04/2015
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)