Fusarium oxysporum f. sp. radicis-lycopersici Jarvis & Shoemaker, (1979)
Fusariose racinaire, FORL
- classification : Fungi, Ascomycota, Sordariomycetes, Hypocreomycetidae, Hypocreales, Nectriaceae
- téléomorphe : Gibberella
- dénomination anglaise : Fusarium crown and root rot
Cette fusariose racinaire a été décrite pour la première fois au Japon en 1969 (avec des pertes de rendement pouvant atteindre une quarantaine de pour-cent) et par la suite en Californie en 1971, puis dans d'autres États des États-Unis (rendements réduits jusqu'à 50 %). Elle est maintenant présente dans de nombreuses zones de production réparties dans le monde (Canada, Mexique, Corée, Europe, Bassin méditerranéen); elle peut sévir aussi bien en plein champ que sous abris, en sol comme en hors-sol. Elle s'est développée en Europe au cours des années 1980 (Pays-Bas, Suède, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne) ainsi que dans le Bassin méditerranéen (Israël, Grèce). C'est dans les cultures hors sol, sur divers substrats (tourbe, laine de roche) qu'elle a provoqué des dégâts considérables, en particulier durant les saisons froides.
En France, ses premiers dégâts ont été constatés en 1985, consécutivement à l'utilisation de tourbes importées. F. oxysporum f. sp. radicis-lycopersici s'est par la suite assez rapidement répandu dans de nombreux abris, occasionnant des pertes considérables, en particulier en culture hors sol et durant l'hiver.
Heureusement, la création de variétés résistantes à ce redoutable champignon a permis de résoudre efficacement ce problème phytosanitaire, en France comme dans de nombreux autres pays. L'arrivée sur le marché de nouvelles variétés résistantes au TYLCV mais sensibles aux F. oxysporum f. sp. radicis-lycopersici a démontré que l'on ne pouvait plus faire l'impasse sur cette résistance en France car cette Fusariose racinaire a de nouveau sévi avec gravité. Cela confirme que le champignon est installé durablement dans de nombreuses exploitations.
Cette fusariose a été plus récemment signalée dans plusieurs pays où elle est plus ou moins dommageable : plusieurs pays du Bassin méditerranéen (Crête, Turquie, Malte, Tunisie) en Slovaquie.
Neuf groupes de compatibilité végétative (VCG) ont été mis en évidence chez Fusarium oxysporum f. sp. radicis-lycopersici (0090 à 0099). Les groupes 0090, 0091 et 0094 sont assez cosmopolites, les 6 autres ont une répartition plus limitée. Par exemple, cinq groupes ont été déterminés en Italie, présents en Israël également : VCG 0090, VCG 0091, VCG 0092, VCG 0093 et VCG 0096. Deux groupes, VCG 0090/subgroupe II et VCG 0091/subgroupe I, ont été signalés en Turquie. Le premier a aussi été identifié à Chypre. Dans les pays du nord-ouest de l'Europe (Belgique, Pays-Bas et Grande-Bretagne), le groupe VCG 0094, divisé en 3 subgroupes, prédomine, excepté en France où un VCG 0090 subgroupe III a été mis en évidence (en plus de VCG 0090 subgroupes I et II, de VCG 0091 subgroupes I et II et de VCG 0094 subgroupes I et II), comme en Israël. Le groupe VCG 0094 constitue une population fondatrice en Europe résultant d'une migration intercontinentale de quelques isolats provenant du comté de Palm Beach, aux États-Unis. C'est aussi à partir de ce comté que F. oxysporum f. sp. radicis-lycopersici aurait migré vers les autres États aujourd'hui contaminés, notamment en Floride. Deux nouveaux groupes, VCG 0098 et VCG 0099, ont été détectés dans cet État, mais avec une faible fréquence. Notons qu'il existerait aussi un VCG 0097.
Ces différents groupes et subgroupes observés dans de mêmes zones de production démontrent le haut niveau de diversité génétique exprimé par ce champignon pathogène de la tomate. En complément, des différences d'agressivité entre souches sont aussi constatées.
Signalons que d'autres Fusarium ont été associés à des lésions racinaires et au collet de la tomate, en particulier F. solani.