SYNAPTIC : un projet territorial pour une meilleure gestion du mildiou de la pomme de terre (et de la tomate)
Le projet SYNAPTIC (SYNergie des Acteurs pour la Protection Territoriale Intégrée des Cultures de pommes de terre contre le mildiou) a démarré en janvier 2021 pour une durée de 3 ans, avec le soutien financier du plan national de réduction des pesticides Écophyto II+. Il est coordonné par Arvalis-Institut du végétal et implique également la Chambre d’Agriculture Nord Pas-de-Calais, la FREDON Hauts-de-France, INRAE (UMR IGEPP) et Junia ISA / Yncrea de Lille.
Ce projet vise à démontrer qu’une baisse significative de l’Indicateur de Fréquence de Traitements phytopharmaceutiques (IFT) peut être atteinte en intégrant au mieux divers moyens de lutte contre le mildiou, en particulier l’emploi de variétés résistantes, les systèmes de surveillance et de prévision des risques et la gestion préventive des sources d’inoculum primaire responsables des premières infections. L’objectif du projet est donc de construire et de valider de tels systèmes intégrés de protection des cultures de pomme de terre et de tomate.
SYNAPTIC est basé sur une démarche participative mobilisant une grande diversité d’acteurs (producteurs professionnels, jardiniers amateurs, conseil agricole, recherche et développement). Pour sa mise en œuvre, le territoire choisi est celui de la Métropole Européenne de Lille (MEL), première métropole agricole de France (45% de sa surface cultivée et plus de 750 exploitations agricoles). Ce territoire d’agriculture urbaine et périurbaine est tout à fait adapté à une fédération et un dialogue productif entre acteurs locaux autour d’une culture partagée emblématique des Hauts-de-France, la pomme de terre, pour un objectif commun : réduire autant que possible l’emploi des pesticides en santé végétale.
La dimension participative du projet est essentielle, tant pour identifier et diminuer les sources de contamination précoces, que pour identifier les voies de transmission du parasite responsable de la maladie, entre parcelles agricoles et jardins. En effet, le mildiou est causé par un micro-organisme, Phytophthora infestans, capable d’attaquer à la fois la pomme de terre et la tomate et de se disséminer efficacement de plante à plante. C’est pourquoi l’implication des jardiniers comme des agriculteurs est essentielle. Cette approche participative permettra également d’identifier les moyens de lutte permettant un contrôle efficace des épidémies, en parcelles et en jardins, sans recours massif aux pesticides, et les moyens de favoriser leur adoption et leur diffusion.
Le projet se décline donc en plusieurs actions, qui visent plus particulièrement à :
- Identifier les sources d’inoculum primaire de mildiou et suivre le démarrage des épidémies. C’est dans ce cadre qu’a été développée l’application Vigimildiou, afin que chacun puisse disposer d’un outil convivial lui permettant de contribuer à l’évaluation du risque, en enregistrant et en partageant de manière simple et rapide ses observations. Couplée à la collecte et l’analyse d’échantillons prélevés sur les lieux d’observation, cet outil participatif fournira des informations détaillées sur le développement du mildiou, mais aussi sur sa transmission entre sites ;
- Définir, par des enquêtes de terrain et le dialogue avec les acteurs du territoire (agriculteurs, jardiniers amateurs, citoyens…), les freins au changement de pratiques et les moyens pour favoriser leur adoption;
- Mettre en place et animer un réseau d’acteurs et de parcelles de démonstration pour tester et valider les systèmes intégrés de protection élaborés durant le projet ;
- Communiquer les objectifs, les résultats et les apports du projet vers l’ensemble des acteurs et des parties prenantes.