Cosmopolites sordidus
Charançon du bananier
Cultures sensibles : Bananier
Généralités
Le charançon du bananier est l’un des principaux ravageurs des bananiers des genres Musa (Cavendish, plantain) et Ensete. Originaire de l’Asie du Sud-Est, le charançon du bananier s’est propagé dans toutes les régions tropicales et subtropicales productrices de bananes.
Zones de production affectées :
Guyane | Guadeloupe |
Nouvelle-Calédonie | Polynésie-française |
Martinique | La Réunion |
Mayotte | |
Seychelles | Maurice |
Madagascar |
Organes affectés :
Pseudotronc |
Symptômes
Symptômes ou dégâts :
- Larves qui creusent des galeries dans le bulbe.
- Système racinaire : dégâts qui limitent l’absorption des éléments nutritifs, réduisent la vigueur des plants, retardent leur floraison, accroissent leur sensibilité aux autres ravageurs et maladies d'origine tellurique et augmentent les risques de casse des plants (porteurs du régime et pendant les coups de vent).
- Infestation hétérogène.
Signes :
L’adulte, de couleur noire, mesure 10 à 15 mm. On le rencontre le plus souvent entre les gaines foliaires, dans le sol à la base des pieds de bananiers ou dans les débris végétaux. Il a une activité nocturne et se déplace en marchant au sol. La majorité de la population de charançons peut rester très longtemps sur un même plant et seule une faible proportion des adultes se déplace (compter environ 25 m en 6 mois). Comme le taux de ponte du charançon est faible, les populations augmentent lentement. Les dégâts ne deviennent généralement problématiques qu’à partir du deuxième cycle.
Confusions possibles :
Biologie
Cycle de développement :
Le charançon adulte se nourrit de débris végétaux humides et s'y cache. La femelle dépose ses œufs, blancs et de forme ovale, dans des trous qu’elle perce dans le bulbe (souche) du bananier. Une femelle pond 1 à 3 œufs par semaine. Les œufs ne se développent pas en dessous de 12°C.
Au bout d’une semaine, une larve, de couleur blanche, éclot et creuse des galeries dans le bulbe pour se nourrir. La larve ne remonte pas ou peu dans le pseudo-tronc.
Après 5 ou 7 semaines selon les températures, la larve se transforme en nymphe ; de laquelle émerge un adulte au bout de 10 jours. La durée de vie du charançon adulte est supérieure à 1 an.
Facteurs de propagation de la maladie :
Le développement du charançon est favorisé dans un sol humide.
La présence de vieilles souches dans la parcelle ou aux abords est un élément favorisant le maintien de populations.
Les charançons adultes sont attirés par des substances volatiles émisent par les plants et particulièrement des bulbes coupés. Ainsi, les rejets utilisés comme matériel végétal pour établir une nouvelle culture sont fortement exposés aux attaques.
Protection
Méthodes préventives :
- Utiliser du matériel végétal sain, de préférence des plants issus de vitroplants produits par des pépinières agréées.
- À la récolte, couper les pseudo-troncs au plus haut et accélérer la destruction des résidus végétaux en les coupant en petits morceaux afin de supprimer les refuges et les sources de nourriture des charançons.
- Veiller au bon drainage de la parcelle.
- Repérage précoce des foyers par la pose de pièges à phéromone.
- La prédation par les fourmis contribue également à limiter les populations de charançons.
Méthodes curatives :
- Pour assainir une parcelle infestée, il faut pratiquer une jachère ou une rotation de culture.
- Détruire rapidement et totalement les parcelles à replanter. Ne pas les laisser à l'abandon après infestation.
- Mettre en place des pièges à pseudotronc avec ramassage manuel et destruction des charançons.