Biologie des parasitoïdes

 

 

On distingue les parasitoïdes solitaires, dont une seule larve se développe aux dépens de son hôte, des parasitoïdes grégaires chez lesquels plusieurs d’entre elles cohabitent normalement sur ou à l’intérieur de celui-ci.

Les ectoparasitoïdes consomment leur hôte de l’extérieur. Celui-ci est le plus souvent abrité, soit à l’intérieur d’un cocon ou d’un puparium, soit au sein de divers tissus végétaux : tiges, racines, fruits ou galles. Par contre, chez les acariens Trombidiidae (figure 1), c'est la larve qui se développe en ectoparasite au dépens d'un hôte qui est libre, mais sans le tuer.

Chez les endoparasitoïdes (figure 2), le développement larvaire s’effectue entièrement à l’intérieur de l’hôte. Ceci implique certaines adaptations, notamment au niveau respiratoire et immunitaire. Le chorion embryonnaire ainsi que les exuvies larvaires restent alors attachées à la partie postérieure du corps, formant un lien entre la larve du parasitoïde et la cuticule de son hôte.

Le parasitoïde doit par ailleurs être capable d’éviter les réactions d’enkystement de son hôte. Chez certains Ichneumonidae et Braconidae, des polydnavirus sont intégrés à leur patrimoine génétique sous forme de provirus. Ils se répliquent dans les glandes accessoires des femelles et sont injectés au moment de la ponte. Ils agissent alors en synergie avec le venin pour neutraliser les réactions d’enkystement de l’hôte. Ces virus sont spécifiques à chaque groupe de parasitoïdes et peuvent même être absents ou présents suivant les souches considérées à l’intérieur d’une même espèce de parasitoïde.

Quelques définitions complémentaires :

  • les parasitoïdes de parasitoïdes sont des hyperparasitoïdes (figure 3) ;
  • les larves de certaines espèces se développent parfois en autoparasites. C’est le cas notamment chez certains Aphelinidae : les femelles se développent en parasites primaires d’aleurodes ou de cochenilles, tandis que les mâles s’alimentent en hyperparasitoïdes sur les (larves) femelles, qu’elles soient de leur propre espèce ou d’un aphélinide différent ;
  • on parle de superparasitisme lorsque des œufs en surnombre sont déposés à l’intérieur, sur ou à proximité d’un même hôte ;
  • le multiparasitisme intervient lorsque la compétition concerne plusieurs espèces.

On reconnaît par ailleurs deux types de stratégies au niveau du développement larvaire :

  • chez les idiobiontes, le développement débute peu après la ponte, dès la sortie de l’œuf. L’émergence de l’hôte s’effectue au stade où a eu lieu la ponte. Ce type de développement se retrouve très souvent chez les ectoparasitoïdes, dont l’hôte est abrité à l’intérieur de tissus végétaux. Les femelles déposent alors leurs œufs sur des hôtes ayant achevé leur développement larvaire ou à l’état de nymphe. Les parasites oophages rentrent aussi dans ce cas, mais ils sont généralement endoparasitoïdes ;
  • chez les koinobiontes, un laps de temps plus ou moins prolongé s’établit entre la date de la ponte et le début de développement larvaire du parasitoïde. La femelle dépose ses œufs à l’intérieur d’hôtes de petite taille (embryons ou jeunes stades larvaires), qui vont achever leur développement avant que ne débute celui du parasitoïde (photo). Ceci présente, pour le parasitoïde, l’avantage de pouvoir s’attaquer à des hôtes de grande taille sans avoir, pour la femelle, à affronter leur réaction. Ce type de développement permet aussi à certains parasitoïdes de s’attaquer à des hôtes se développant en endophytes et accessibles uniquement au stade embryonnaire ou aux jeunes stades larvaires.

On distingue enfin les parasitoïdes suivant l’étendue du spectre de leurs hôtes :

  • les généralistes s’attaquent à des hôtes variés, pouvant même appartenir à plusieurs ordres d’insectes. Toutefois il existe dans ce cas une certaine spécificité au niveau de l’habitat, les hôtes parasités vivent par exemple à l’intérieur de galles ou de tiges de certains végétaux ;
  • les parasitoïdes spécifiques sont dits spécialistes, ils peuvent ne s’attaquer qu’à un seul genre ou même qu’à une seule espèce hôte. Ils constituent les agents préférentiels de la lutte biologique.

 

Bibliographie

G. Delvare (2020) Ordre des Hymenoptera (hyménoptères). In : Les Insectes du Monde : Biodiversité, Classification, Clés de détermination des familles. Aberlenc HP, Eds Museo-Quae

Dernière modification : 28/03/2021
  • Auteurs :
  • S Chamont (INRAe)
  • G Delvare (CIRAD)
ichneumonidae-trombidiidae
Figure 1
chalcidien-pupe-diptere
Figure 2
gelis-apanteles
Figure 3
rogadinae-tordeuse
Figure 4
cocon-campopleginae2
Figure 5