Moucheron asiatique
(Drosophila suzukii)

Généralités

Le moucheron asiatique (Drosophila suzukii) a été identifié en France en 2009. Cette petite mouche peut se développer sur une large gamme d'hôtes, notamment les petits fruits (fraises, framboises, mûres...) et sur de nombreux arbres fruitiers. Compte tenu du sa très forte prolificité, ce diptère peut provoquer de graves dégâts allant jusqu'à la perte totale de récolte.

• Organes attaqués
  

• Incidence du ravageur
  

Drosophila suzukii est incluse dans le réseau de piégeages suivis dans le cadre des bulletins de santé du végétal. Sur prunier d'Ente, les captures d'adultes sont nombreuses, sans qu'aucun dégât sur fruits avant récolte n'ait été recensé à ce jour.

•  Symptômes
  

Les fruits présentent des perforations (piqûres d'oviposition). Autour du site d'alimentation de la larve, qui se nourrit de la pulpe du fruit, l'épiderme s'affaisse. De manière secondaire, des maladies à champignons peuvent provoquer un pourrissement du fruit.

Biologie, épidémiologie

Les adultes de Drosophila suzukii sont de petites mouches, de couleur jaune orangé à jaune brunâtre avec des bandes noirâtres sur l'abdomen. Les individus vivants ont les yeux rouge vif. Les femelles mesurent entre 3,2 et 3,4 mm et les mâles entre 2,6 et 2,8 mm.

La durée d'un cycle est fortement influencée par la température. 1 à 4 jours après son émergence, la femelle est féconde. Elle peut pondre de 1 à 3 oeufs par fruit, et de 7 à 16 oeufs par jour. Au cours de sa vie, elle pondra jusqu'à 380 oeufs. L'oeuf incube pendant 1 à 3 jours. Contrairement aux autres espèces de drosophiles qui se développent sur fruits déjà abimés, les larves de Drosophila suzukii peuvent se nourrir sur fruits sains encore attachés à la plante. L'asticot (2 à 3 mm de long, couleur blanche) accomplit ses trois stades larvaires en 3 à 13 jours. Le stade de pupe durera ensuite 3 à 15 jours dans le fruit, sur le sol ou dans le sol.

Compte tenu de ces éléments, le moucheron asiatique peut compléter 3 à 13 générations par an.

Méthodes de protection

• Mesures prophylactiques

- ne pas laisser de fruits en sur-maturité dans les arbres ou au sol : les broyer ou les enfouir.

- Drosophila suzukii apprécie les environnements humides : l'arrosage localisé, en limitant l'hygrométrie dans la parcelle, défavorisera donc ce ravageur.

- Des pièges spécifiques de Drosophila suzukii (taille des ouvertures permettant l'entrée des adultes mais pas leur sortie, appât adapté...) sont disponibles dans le commerce. Ils permettent de déterminer la présence du ravageur dans la parcelle. Toutefois, à ce jour, les différents essais menés n'ont pas permis de déterminer une corrélation entre piégeages enregistrés et dégâts observés.

• Protection du verger

- Aucun moyen de lutte "curative" n'est disponible sur prunier.

- A ce jour, aucune technique de piégeage massif n'a permis de réduire les dégâts observés de manière concluante.

- Au moins deux parasitoïdes, identifiés en France, sont des prédateurs naturels de Drosophila suzukii : Trichopria drosophilae et Pachycrepoidus vindemmiae.