Cultures : Identifier, connaître, contrôler
Causes et expression de la maladie
- Origines du gel
On distingue 2 types de gel :
- Le gel de rayonnement se produit lorsque le bilan entre le rayonnement atmosphérique et le rayonnement thermique émis par le sol est suffisamment négatif pour que la baisse de température arrive au-dessous du seuil de sensibilité des plantes. C’est la cause la plus fréquente de dégâts observés. Le gel de rayonnement se produit par temps clair et en l’absence de vent. L’air des basses couches est refroidi sur quelques mètres à dizaine de mètres ce qui se traduit par un seuil d’inversion thermique. La baisse de températures est progressive et lente. Avec ce type de gel la lutte est souvent couronnée de succès.
- Le gel d’advection correspond à une invasion d’air de nord à nord-est, à une température négative et cela quelle que soit la couverture du ciel et l’humidité de l’air. Ce type de gel peut se produire à n’importe quelle heure de la journée. Ces masses d’air étant en général sèches, elles provoquent des conditions favorables au gel de rayonnement ce qui renforce les dégâts. Il n’y a pas de seuil d’inversion de températures la masse d’air étant froide sur plus de 200 mètres. Le vent est généralement présent et les températures chutent de façon soudaine est brutale. Cet ensemble de caractéristiques rend la lutte contre le gel particulièrement difficile. Les seuils de sensibilité des plantes sont les mêmes quel que soit le type de gel.
Sources : Osaer A. et al., 1998. Gel de printemps, protection des vergers, Brochure Ctifl ; Mathieu V. et al., 2008. Le risque du gel de printemps: expérimentations en cellules climatiques, Infos-Ctifl n°247, p.33-36.
- Mécanismes
Les températures gelantes favorise la formation de cristaux de glace dans le végétal, en progressant de l'extérieur vers l'intérieur. La cristallisation intracellulaire est en général mortelle, elle est provoquée par une baisse rapide des températures.
En automne la baisse progressive des températures permet l'endurcissement cellulaire qui rend les végétaux résistants aux gels hivernaux, tant que ceux-ci ne sont pas en-dessous du seuil de sensibilité de l'espèce.
Au printemps, avec l'apparition d'organes jeunes et la levée de l'endurcissement cellulaire, les arbres sont plus vulnérables, particulièrement pendant la floraison où les étamines et les styles sont très sensibles.
Si le gel intervient à la nouaison, l'ovaire est généralement détruit et les fruits chutent. Si le fruit est plus gros, les zones touchées s'effondrent et le fruit présente des zones liégeuses sous-épidermiques et des déformations. Les dégâts seront plus ou moins importants selon la floribondité de la variété.