Virus

 

 

Les virus sont des entités infectieuses infiniment petites, invisibles au microscope optique. Leur structure est particulièrement simple : elle se limite à une coque protéique, la capside, renfermant un acide nucléique qui est bien souvent de l’ARN (acide ribonucléique) chez les virus phytopathogènes, plutôt que de l’ADN (acide désoxyribonucléique).

L’emploi du microscope électronique permet de constater que les particules virales, ou « virions », affectant les légumes se présentent sous la forme de structures symétriques dont la taille se mesure en nanomètres ; ils possèdent une forme variable : bâtonnets allongés ou flexueux, structures bacilliformes, sphériques, isométriques, géminées, etc.

 

  • Fréquence sur légumes : +
  • Symptômes types : rabougrissement et nanisme, mosaïques et symptômes assimilés, jaunissements, déformations diverses (cloques, énations, filiformie…), lésions localisées chlorotiques à nécrotiques (taches, anneaux, etc.), motifs divers et arabesques, nécroses nervaires et sur tiges, etc. Notons que certains virus affectent les plantes sans provoquer de symtômes apparents.
  • Signes : aucune signe visible sur les plantes. 
  • Difficulté de diagnostic : ++

 


  • Conservation : diverses plantes cultivées ou adventices permettent de les maintenir pendant l'hiver ; elles constituent au printemps, et durant toute la période de production, des réservoirs à virus particulièrement importants jouant un rôle épidémique majeur.
  • Transmission : rarement par contact ( au cours des opérations culturales), plus généralement par des insectes (pucerons, aleurodes, thris, etc.) qui sont de redoutables vecteurs de virus chez les légumes. Plusieurs modes de transmission sont connus : non persistant (virus acquis ou transmis en quelques secondes - les pucerons resterant virulifères quelques minutes à quelques heures ; semi-persistant (virus transmis aux plantes ou récupérés de ces dernières au cours de piqûres plus longues, durée d’acquisition pouvant être de l’ordre de la journée) ; mode persistant* (virus acquisis ou transmis au cours de piqûres d’alimentation prolongées de quelques heures à 1 ou 2 jours pour l’acquisition, et localisés dans les vaisseaux du phloème). Transmission possible aussi via des champignons du sol, des nématodes et les semences.
  • Parasitisme : entrée dans l’hôte par une blessure initiale, mouvement de cellule à cellule (via les plasmodesmes) et invasion à longue distance par les tissus conducteurs du phloème. Répartition dans toutes les parties des plantes infectées, y compris les racines, même s’ils sont en général en plus forte concentration dans les parties en croissance active.Ne se développent que dans des cellules végétales vivantes — on parle de parasites obligatoires. En général, lorsque les cellules végétales meurent, les virions suivent le même destin, excepté quelques virus très stables qui conservent leur pouvoir infectieux dans le sol, les substrats ou dans des débris végétaux.
  • Reproduction : Ils détournent à leur profit la « machinerie » biochimique cellulaire pour assurer leur multiplication.
  • Dissémination : assurée par les vecteurs (insectes, champignons, nématodes, etc.), au cours des opérations culturales par les travailleurs, par les semences, etc.
  • Conditions favorisantes : plusieurs facteurs jouent un rôle essentiel sur la dissémination des virus etledéveloppementdesépidémies virales :
    • vent : conditionne leur répartition ;
    • température : agit sur la croissance des plantes, la multiplication du virus et le développement des vecteurs ;
    • proximité d'autres cultures sensibles et de plantes adventices contaminées : favorisent particulièrement les contaminations.

À ces facteurs, il convient d'ajouter des paramètres régionaux comme la disposition des parcelles, la protection des cultures contre les vents dominants par des haies, les conditions climatiques locales et leur influence sur certaines plantes réservoirs, etc.

  


* Une fois absorbés, les virus réalisent un cycle dans le corps de l’insecte avant de pouvoir être à nouveau transmis : on parle alors de virus « circulants ». Ils passent par le tube digestif, la cavité générale, pour se concentrer dans les glandes salivaires. Une fois virulifères, les pucerons le resteront plusieurs jours, voire toute leur vie.

Dernière modification : 29/02/2016
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)