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Les cultures légumières en Martinique

 

 

 

L’agriculture martiniquaise offre aux consommateurs des produits de choix évoluant avec leurs besoins et le respect des exigences européennes. Malgré le contexte de production propre à l’île, la production de fruits et légumes présente un potentiel majeur en termes de diversification, de qualité gustative... Les consommateurs martiniquais sont de plus en plus avides de fruits et légumes produits localement ce qui permet de pérenniser la production. Aujourd’hui un certain nombre recherche également des fruits et légumes exempts de produits chimiques de synthèse. Ainsi un grand nombre de marchés biologiques et organiques qui prospèrent sur l’île.

 

Situation géographique et climat de la Martinique

La Martinique aussi surnommée « l’île aux fleurs » se situe dans l’archipel des Petites Antilles, baignée à l’Est par l’océan Atlantique, et à l’Ouest par la mer des Caraïbes. Elle s'étire sur environ 80 km de longueur, pour 27 km de largeur. Elle possède un relief accidenté du fait de son origine volcanique. En effet, un retrouve un volcan situé au nord de l'île plus élevé que celui dans le sud. On observe également des « mornes » aux sommets arrondis ou plats et aux fortes pentes dans le sud d'une altitude généralement comprise entre 100 et 300 mètres. Ce relief relativement escarpé limite les zones possibles d'expansion des surfaces agricoles.

La Martinique bénéficie d’un climat chaud et humide ponctué par deux saisons : le Carême (période sèche) et l’hivernage (période pluvieuse de juin à octobre). La température oscille entre 25 et 30°C toute l’année.

S’il s’avère parfois difficile de distinguer deux saisons bien opposées, l’effet combiné du relief et de l’exposition permet cependant d’opposer une région du nord montagneuse très arrosée, et une région du sud qui l’est beaucoup moins. Cependant, au sein même du Nord, il apparaît que la côte Atlantique (côte orientale) est bien plus arrosée que ne l’est la côte caraïbe (côte occidentale).

Ces atouts et ces contraintes sont, naturellement, à prendre en compte dans le cadre de la mise en place de cultures spécifiques.

 

Contexte pédologique pour la production de fruits et légumes

La Martinique est une île montagneuse et escarpée en partie et de dimension exiguë. L’extrême diversité de ses sols permet d’envisager des systèmes de cultures variés :

  • Sur des sols sur roches calcaires (vertisols et sols calci-magnésiques) dans le sud on retrouve de nombreuses cultures maraîchères : sols riches en magnésium, très fertiles, composés de montmorillonite (compacité, adhérence, touché gras, propriétés de gonflement, rétention causant des larges fissures constatées en période sèche).La préparation des terres en période pluvieuse est donc difficile.
  • Sur des sols sur roches éruptives (sols minéraux bruts, sol brun à rouille halloysite) et des andosols dans le nord la canne à sucre, les bananiers et cultures maraîchères donnent de bons résultats: L’abondance des particules primaires altérables assure le maintien d’une certaine fertilité naturelle. Le travail du sol est plutôt aisé.
  • les sols ferralitiques (rouge) et ferrisols sont majoritairement présents dans le centre: anciens, profonds, constitués d’argiles avec une importante proportion d’hydroxydes de fer. La dessiccation du sol en période sèche est rapide. La production maraîchères et d’arbres fruitiers y est bien présente.

Une des contraintes les plus sérieuses des sols en Martinique demeure la pente excessive de la majeure partie d’entre eux rendant difficile certains travaux de mécanisation et empêchant certaines spéculations.

 

Les chiffres de la production agricole

Avec une surface agricole utilisée de 22695 ha (2014) le secteur agricole occupe environ 3,6 % de l’emploi salarié.

Les sols agricoles sont principalement cultivés en banane (5982 ha) et canne (4004 ha). L’essentiel de la culture bananière s’étend du centre de la Martinique au Nord Atlantique. En revanche la canne à sucre est répartie sur l’ensemble de la Martinique. 76% de la production de canne livrée par les planteurs serait destinée aux distilleries pour la production de rhums et l’autre partie aux usines pour la production de sucre, de mélasse, de vinasse etc… En 2014, 193206 tonnes de banane export était commercialisée dont 190770 pour l’exportation.

Les cultures légumières occupent 2147 ha avec 77% en légumes frais et 23% en tubercules, racines et bulbes. Les cultures fruitières permanentes sont présentent sur 686 ha avec 49% en agrumes divers et 51% en autres fruits frais.

La production locale participerait en 2014 à un approvisionnement du marché en Martinique de 46% en légumes (avec melon), 19 % en fruits (avec bananes et ananas) et 53% en tubercules. La production locale semble perdre du tonnage face aux importations en frais.  

 

L’agriculture en Martinique

L’agriculture martiniquaise compte deux types de productions :

  • L’agriculture d’exportation et industrielle orientée vers la production de banane cevendish essentiellement et la canne pour sa production de sucre et sa distillation.
  • L’agriculture de diversification : orientée vers l’approvisionnement du marché local et l’agrotransformation. Moins de 20% de la production agricole végétale transiterait par les coopératives. Le reste est commercialisé par d’autres circuits tels que la vente directe sur l’exploitation (paniers fermiers, accueil à la ferme) ou marché. Les circuits courts de commercialisation permettent à l’agriculteur de mettre en valeur sa production par le contact direct avec le client et de disposer de revenu directs.

 

Un autre type d’agriculture qui s’impose : une agriculture proche de l’environnement

Avec la mise en application du plan ecophyto initié en 2008, les producteurs ont nettement amélioré leurs pratiques de production. On constate une diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires et une prise de conscience globale de leur impact sur l’environnement et la santé.

Ainsi, un certain nombre d’agriculteur s’est penché sur la recherche de solutions alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires (ex. plantes de couverture, associations culturales, auxiliaires, paillages). Parmi ces agriculteurs, l’agro écologie a trouvé toute sa place et est en augmentation. A ce jour, on dénombre une trentaine de producteur en agriculture biologique.

 

L’agriculture biologique est apparue à la fin des années 90 en Martinique, dans la continuité d’une certaine forme de production traditionnelle…

Dans un climat tropical humide, les contraintes s’appliquant aux producteurs sont d’autant plus difficiles à gérer dans le cadre d’une production bio : attaques parasitaires et en particulier croissance rapide des adventices. A ceci s’ajoutent des difficultés à trouver des intrants et des semences adaptées, ainsi que le manque de références technico-économiques.  

Dernière modification : 10/11/2017
  • Auteur :
  • J VIRAYE (FREDON Martinique)
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