Protocoles d’évaluation du risque de dégâts en verger
Il existe différents moyens d’évaluation de la pression des bio-agresseurs au verger. Les principales méthodes d’observation sont le contrôle visuel (observation des symptômes de maladies, comptage par observation visuelle du nombre de ravageurs voire d’auxiliaires sur un nombre défini d’organes végétaux, cf. Figure 1), le battage ou frappage (échantillonner les ravageurs et/ou les auxiliaires pour pouvoir les identifier et les compter) et le piégeage (utilisation de phéromones sexuelles, hormones de comportement, attractifs alimentaires, pièges chromatiques ou bandes pièges…) pour dénombrer les ravageurs ou détecter leur présence à un certain stade de leur cycle (cf. Figures 2 et 3). Le nombre et la nature des observations dépendent de l’évolution de la végétation, des bio-agresseurs surveillés, ainsi que des résultats des observations antérieures et de la stratégie adoptée.
À l’échelle d’une exploitation agricole, la bonne connaissance de l’état sanitaire de toutes les parcelles, obtenue par des contrôles répétés, permet de définir des unités culturales homogènes. Le producteur constate souvent que dans certaines parcelles différemment situées, la présence des bio-agresseurs est analogue, alors que des différences peuvent exister entre des parcelles voisines de la même exploitation. La définition d’unités culturales homogènes permet ainsi de piloter chaque groupe de parcelles à partir des informations issues d’une parcelle (ou de quelques parcelles).
En fonction de ces observations, l’exploitant décidera ou non d’intervenir en estimant le risque de dégâts, en fonction du seuil d’intervention (niveau d’infestation/d’infection à partir duquel la diminution du rendement ou de la qualité a un coût supérieur au coût des moyens mis en œuvre pour lutter contre le bio-agresseur). L’estimation du risque doit par ailleurs intégrer une évaluation des populations d’auxiliaires (déceler leur présence et leur activité…) et l’évolution potentielle des conditions locales (météo, stade végétatif…) : si les conditions sont défavorables aux bio-agresseurs, il est possible de retarder voire de supprimer un traitement en maintenant une surveillance du verger.
L’évaluation du risque par les observations nécessite de se former à la reconnaissance des bio-agresseurs et des auxiliaires, de connaître leur cycle biologique, de savoir évaluer leur niveau de présence et de connaître le(s) seuil(s) de nuisibilité des bio-agresseurs pour la culture. Il est également essentiel de reconnaître les stades phénologiques de la culture et d’en connaître les stades sensibles pour cibler les périodes à risque. Une formation technique est utile et s’acquiert aisément, notamment si on a le goût de l’observation.
Ces observations en verger peuvent dans certains cas être réalisées par des techniciens ou des contrôleurs intervenant chez plusieurs producteurs.