Bursaphelenchus xylophilus
Le nématode du pin
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Position systématique :Nématode - Parasitaphelenchidae- Bursaphelenchus
Hôtes habituels : Pins
Hôtes potentiels : Toutes les essences de conifères sauf le Thuya
Localisation sur l'hôte : Troncs
- Biologie
Les nématodes se déplacent grâce à un vecteur: un coléoptère longicorne du genre Monochamus qui permet transmission des nématodes d'un arbre contaminé à un arbre sain.
Les œufs de Monochamus, pondus dans les encoches réalisées par la femelle dans l’écorce des branches d'arbres affaiblis, éclosent en 4 à 12 jours. Les larves s’alimentent en été du phloème et du cambium, puis entrent en nymphose dans le bois. C'est au cours de cette nymphose que les nématodes, s'ils sont présents dans le bois, se fixent dans les trachées des insectes. Les adultes émergent du bois l'année suivante et se dispersent dans les peuplements tout en consommant l'écorce de jeunes rameaux d'arbres sains. C’est pendant cette phase, dite de maturation sexuelle, qu'ils inoculent les nématodes dans les arbre sains. Après l'accouplement, les femelles sont attirées par les arbres affaiblis, notamment ceux atteints par les nématodes, mais aussi les troncs récemment abattus sur lesquels elles pondent. Une génération par an est habituelle mais le développement peut prendre deux ans lorsque le climat n’est pas favorable.
Le vol de l'insecte correspond donc à la phase de dispersion et d'inoculation du nématode. Comme les adultes de Monochamus vivent plusieurs semaines, ils sont capables d'effectuer des vols de plusieurs centaines de mètres voire plusieurs kilomètres, en réalisant probablement des repas fréquents sur plusieurs arbres. Les blessures correspondantes sont autant de portes d'entrée pour le nématode qui quitte les trachées pour pénétrer dans l'aubier. Comme l’insecte se nourrit de l'écorce des pousses de 1 à 3 ans, les nématodes se développent principalement au niveau des houppiers.
La charge des Monochamus en nématodes est très variable mais beaucoup en portent plusieurs milliers. Dans les branches d'un pin sensible, les nématodes peuvent se reproduire extrêmement rapidement. Chaque femelle peut pondre une cinquantaine d'œufs et le cycle peut ne durer que de 4 à 10 jours lorsque les conditions sont favorables. Une multiplication rapide n'est cependant possible que si l'arbre est sensible et que si la température demeure élevée. Dans ce cas, les nématodes peuvent coloniser en quelques semaines les vaisseaux d'une grande partie du houppier, qui peut au final contenir plusieurs millions d'individus. Cette colonisation entraine des cavitations multiples puis la mort de l'arbre, 30 à 50 jours après l'inoculation. Ce dernier est dès lors susceptible d'être attaqué par des insectes sous corticaux (scolytes, Monochamus, etc…).
- Symptômes et éléments de diagnostic
La multiplication des nématodes, dans l’arbre, provoque progressivement la rupture du transport de l'eau dans le xylème ce qui se traduit par un jaunissement puis un flétrissement généralisé des aiguilles. L’arbre meurt rapidement tout en étant attaqué par les insectes sous corticaux.
Lors de la ponte, les Monochamus creusent des encoches transversales dans l’écorce. En retirant l’écorce, on peut observer les larves qui creusent leurs galeries de nutrition dans l’aubier. Des orifices arrondis avec ou sans écorce marquent la sortie des insectes.
- Dégâts
Ce nématode peut conduire à l’apparition de symptôme plus ou moins sévères, allant jusqu’au dépérissement des arbres. De ce fait, l’introduction de ce ravageur pourrait avoir des conséquences économiques et environnementales importantes.
Le nématode se développe principalement dans le bois des branches de divers pins mais d’autres conifères ont été reconnus comme hôtes : Abies, Cedrus, Larix, Picea, Pseudotsuga. Introduit accidentellement au Japon (début du XXème siècle) puis en Chine, Corée et Taïwan dans les années 1980, il a provoqué des mortalités très importantes chez la plupart des espèces autochtones de pins. Découvert au Portugal en 1999, il a causé et cause encore la mortalité de nombreux pins maritimes. Son extension en Europe pourrait être à l'origine de dégâts extrêmement importants notamment sur pin maritime, sylvestre et noirs qui sont sensibles à ce ravageur et couvrent de vastes surfaces (en France, près de 2,5 Mha au total).