TIPULIDAE


Les tipules adultes parfois appelés à tort "cousins" - un nom vernaculaire à l'origine réservé à certains moustiques - sont des nématocères remarquables par leurs pattes très longues et grêles, leur tête allongée, leur thorax puissant marqué d'une suture en V inversé sur la face dorsale (ligne séparant deux pièces tégumentaires soudées).

Les larves cylindriques ont la tête rentrée dans le prothorax. Elles vivent dans la litière, le sol, aux dépens des racines ou dans l'eau.

C'est une famille numériquement importante avec plus de 4 000 espèces mondiales et près de 490 espèces européennes réparties dans 10 genres. Le genre Tipula (16 sous-genres) représente à lui seul 83 % des espèces européennes (406 espèces). Sur environ 150 espèces connues en France, 10 d'entre elles sont nuisibles aux plantes cultivées et appartiennent toutes aux genres Nephrotoma (4 espèces) et Tipula (6 espèces). La tipule potagère (Tipula oleracea) est l'exemple le plus classique d'espèce nuisible fréquemment rencontrée dans nos jardins et potagers.

Les larves sont principalement saprophages et détritiphages dans les matières organiques en décomposition (humus, bois humide de souches, litières végétales, etc). Certaines plus spécialisées se nourrissent de mousses, d'hépatiques et de graines. Les larves des espèces nuisibles en France sont polyphages: elles consomment des graines en germination et des plantules en développement, des organes végétatifs souterrains et parfois aériens (pousses, tiges et feuilles) de plantes développées. Elles attaquent de préférence les graminées cultivées (céréales, prairies, pelouses et gazons). Les adultes ne s'alimentent pas ou très peu (gouttes de rosée, nectar ou liquides nectarifères de fleurs). Le comportement grégaire des larves est parfois à l'origine d'importants dégâts en sols humides et humifères.

Ces insectes sont d'importance économique secondaire sauf dans les régions où les prairies sont abondantes et l'humidité importante ou encore dans les cultures hors-sol.
Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteur :
  • E Pierre (INRA)